Les passagers algériens bloqués au port de Marseille depuis mardi dernier frôlent la crise de nerfs. L'assurance donnée par les autorités algériennes quant au dédouanement de leurs véhicules, initialement fixé au 26 septembre, les apaise certes, mais ne calme pas leur exaspération. Les personnes véhiculées doivent faire viser impérativement leur titre de voyage auprès du consulat général de Marseille. Plus de deux jours sans dormir. Les 1000 passagers du Méditerranée sont bloqués au port de Marseille depuis mardi. Et le 22 septembre, ce fut au tour de 1000 autres passagers qui devaient se rendre à Skikda de connaître le même sort. L'ensemble de la flotte de la SNCM a été progressivement coincée à quai par une grève des marins CGT, entraînant une situation chaotique pour les passagers en partance pour le Maghreb. La grève s'est durcie hier à la SNCM avec le ralliement du syndicat corse STC, qui menace de bloquer l'accès des navires des autres compagnies maritimes aux ports de la Corse pour protester contre la privatisation de la compagnie maritime publique. Quelque 2000 passagers algériens se retrouvent dans une situation difficile. « La grève surprise du personnel technique a pénalisé les passagers au moment où ils devaient monter sur le bateau après avoir rempli toutes les formalités. Nous avons pris contact avec les autorités françaises très vite. Le port n'a pas les infrastructures nécessaires pour que plus de mille passagers y passent la nuit. Nous avons envoyé une équipe de médecins dès la première nuit. Nous avons aussi pris contact avec Alger pour que les personnes véhiculées n'aient pas de problèmes de dédouanement. Nous avons été entendus par les autorités algériennes », se réjouit Abdelhamid Saïdi, consul général à Marseille. Selon le diplomate, le report de la date butoir du 26 septembre pour les véhicules de moins de trois ans ne concerne que les passagers ayant leur titre de voyage du 20 et 22 septembre Paris-Alger et Paris-Skikda. « Nous avons mis à leur disposition deux points pour viser leurs documents. Pour l'instant, seuls 160 véhicules ont été recensés par nos services. C'est très étonnant. Il y avait environ 1600 véhicules concernés par cette mesure », explique à El Watan Abdelhamid Saïdi. Toujours selon le diplomate, la SNCM fournirait 40 euros par personne aux passagers malchanceux. Où sont passés les autres passagers ? Entre 700 et 800 d'entre eux, dirigés sur Toulon jeudi soir puis refoulés vers Marseille, attendaient toujours vendredi de pouvoir enfin embarquer pour Alger dans la journée sur deux ou trois navires de compagnies algériennes. La CNAN et l'ENMTV ont envoyé des bateaux et des cargos supplémentaires. « Un système de liste d'attente a été mis en place pour faire embarquer les passagers de la SNCM sur ces bateaux. » Cependant, la SNCM s'attendait à faire passer à certains de ses clients une nuit supplémentaire à terre. D'autres, surtout ceux qui se rendent dans la région de Skikda, ont pris le bateau pour Tunis à partir de Toulon. La situation devrait revenir à la normale dès lundi.