Ras-le-bol Depuis le début de cette semaine plusieurs mouvements de protestation ont été signalés dans de nombreuses communes et localités du pays. L?exaspération et le désenchantement populaire se manifestent de plus en plus, c?est même très en vogue depuis les événements de Kabylie. Il suffit juste d?une étincelle, d?une lacune, qui pouvait passer inaperçue autrefois, pour que les citoyens crient, envahissent la rue et manifestent violemment leur amertume. En effet, avant-hier, dans le hameau Zaouïa, situé à Azzaba, une centaine de personnes environ ont obstrué la RN 3, reliant cette localité à Skikda. Cette manifestation est intervenue à la suite d?un accident mortel, une vieille femme a été violemment percutée par un tracteur. La population est sortie en masse pour, en bloquant la ciculation routière, réclamer la réalisation de ralentisseurs, afin d?éviter de pareil drame. A Bordj Bou-Arréridj, les habitants du village de Guemmour, commune d?El-Annasser, située à plus de 30 km de l?est de chef-lieu de la wilaya, ont, durant la nuit de dimanche à samedi, bloqué la ligne de chemin de fer reliant l?est au centre du pays et longeant le village, pour protester contre l?immobilisme des élus locaux. Les habitants dénoncent le manque de transport scolaire. Ils se sont soulevés notamment contre le retard monstre accusé dans la réalisation du projet d?alimentation du village en gaz naturel et d?un CEM. Les responsables locaux se sont engagés à procéder à la réfection de la route reliant le village au chef-lieu de la commune. Les citoyens du village Saïd Abid, à 5 km à l?ouest de Bouira, ont barricadé, samedi dans la soirée, la RN menant vers Aïn Bessam pour protester contre la distribution des 100 logements évolutifs, jugée «partiale et injuste» par des dizaines d?habitants du village. Ces derniers ont envahi la route dès l?affichage des listes des bénéficaires et n?ont accepté de la rouvrir qu?après des négociations prolongées avec l?officier de la Gendarmerie nationale. Il est à souligner que trois ans après la réception du projet, les citoyens attendent encore leur appartement. Des lenteurs administratives qui ont suscité colère et dégoût. Certains ont même affirmé que près de 48 personnes seulement sont originaires du village. A Chabet El-Ameur, à Boumerdès, les citoyens ont procédé à la fermeture de la mairie, dont ils accusent les élus d?incurie et de laxisme. Des centaines de citoyens ont chassé des agents communaux visant des indus élus qui auraient participé à une véritable opération de sabotage concernant les aides aux sinistrés, à savoir l?octroi en deux tranches de chèques de 20 millions de centimes.