Annoncés pour le mois de mai écoulé, les travaux de réfection de l'ensemble du réseau routier de la cité El Gammas, située à la périphérie est de la commune de Constantine, n'ont toujours pas été entamés alors que l'ancienne chaussée, ou du moins ce qu'il en reste, est dans un état de dégradation très avancée. Il a fallu d'ailleurs plus d'une contestation, plusieurs pneus brûlés, et des dizaines d'interpellations pour que les autorités locales se manifestent enfin et tentent de calmer les esprits à coup de promesses, jusqu'à présent non tenues. Les projets de réhabilitation concernant ce quartier- où tout reste à faire - existent pourtant, mais ils tardent à voir le jour, ce qui exaspère et désespère chaque jour davantage ses habitants. En effet, les 65 millions de dinars accordés à cette cité par l'APC de Constantine dans le cadre du PCD (exercice 2004) n'ont servi pour le moment qu'à la rénovation, l'été dernier, du réseau AEP des 246 logements de l'Onama, privant d'eau les locataires de cette cité pendant plusieurs semaines. Mais en dépit des désagréments que ces travaux ont pu leur occasionner, les habitants d'El Gammas attendent à présent impatiemment que les responsables concernés entament les travaux de réfection des routes devenues impraticables, surtout après les fortes précipitations et chutes de neige de l'hiver dernier. Une situation qui accentue le désarroi mais aussi la colère des Gammassiens, condamnés à subir le diktat des transporteurs privés et des chauffeurs de taxi, d'autant que ces derniers refusent souvent de s'y rendre arguant justement la vétusté des routes. Quant aux chauffeurs de bus, ils avaient menacé de faire grève l'année dernière pour protester contre l'état déplorable de la chaussée, truffée de crevasses avant d'être « relayés » quelques mois plus tard par des jeunes issus du quartier, exprimant à leur tour leur ras-le-bol en barrant l'accès à cette cité à l'aide de pneus brûlés et de pierres, mais la malvie manifestée par les uns et les autres est restée sans écho. A part quelques « réactions officielles » sporadiques, peu de choses ont été concrétisées à El Gammas avec les fameux 65 millions de dinars destinés à extraire la cité du ghetto dans lequel elle est confinée depuis sa création. En attendant des jours meilleurs, les bus Tata continuent à sillonner le quartier, soulevant sur leur sillage un nuage de poussière, manquant de peu d'écraser les piétons pour éviter les nids-de-poule alors que les habitants ne croient plus aux promesses chimériques...