Compromis n Un accord politique de dernière minute est intervenu mardi soir, en Irak, ouvrant la voie à un «oui» des sunnites au projet de Constitution, à quatre jours du référendum sur ce texte. Le principal parti sunnite du pays, le parti islamique irakien, a indiqué qu'il allait appeler à voter «oui» lors du référendum après un accord conclu entre les principaux dirigeant politiques irakiens pour permettre d'amender ce texte après les élections de décembre. «Il y a eu un accord et nous allons appeler à voter oui au référendum», a affirmé Ayad Sammaraï, porte-parole de cette formation. Cet accord «nous permettra d'amender la Constitution» après les élections du 15 décembre, a ajouté le représentant de cette formation qui appelait jusqu'ici à voter non, considérant que le projet de Constitution menace l'unité de l'Irak en reconnaissant le fédéralisme. Selon M. Sammaraï, trois autres groupes politiques et religieux sunnites ont appelé à se prononcer en faveur du texte, le Conseil de dialogue national, le groupe Ahl al-Sunna et le Waqf (office des biens religieux). L'accord est intervenu à l'issue de discussions intensives, ces derniers jours, pour rallier les sunnites à la Constitution, menée avec une médiation de diplomates américains, britanniques et de représentants de l'ONU. «Un accord est intervenu grâce à une médiation de l'ambassade américaine pour former au sein de l'Assemblée, qui sera élue le 15 décembre, une commission chargée d'amender éventuellement la Constitution», a déclaré Jawad Maliki, le numéro deux du parti Dawa du Premier ministre Ibrahim Jaafari. «Cette commission disposera de quatre mois, après sa formation, pour procéder à ces amendements», a-t-il ajouté. Selon M. Maliki, le texte actuel du projet de Constitution laisse la porte ouverte à des amendements à condition qu'ils soient votés par une majorité simple de la future assemblée. S'ils sont votés, ces amendements devront être soumis à un nouveau référendum et pourront être rejetés par les deux tiers des «électeurs inscrits» dans trois provinces. L'accord est intervenu à l'issue d'une journée sanglantes qui a coûté la vie à pas moins de 53 Irakiens. Pour tenter de maîtriser la violence le jour du référendum, les autorités ont pris des mesures de sécurité draconiennes dont la fermeture de l'aéroport international de Bagdad, l'interdiction de la circulation automobile le jour du scrutin, un couvre-feu de nuit dans le pays et la fermeture des administrations. Plus de 15,5 millions d'Irakiens sont appelés aux urnes samedi prochain.