Divergences n Les responsables politiques irakiens devraient reprendre, aujourd?hui, leurs négociations pour tenter de régler les questions en suspens. Devant l'incapacité des négociateurs de parvenir à un accord, le Parlement a voté, hier, un amendement de la loi fondamentale qui régit actuellement l'Irak, pour leur donner un délai supplémentaire d'une semaine. «Les représentants des différentes sensibilités ont négocié jusqu'à la dernière minute, sans parvenir à un consensus sur certains points, notamment le fédéralisme et la répartition des revenus pétroliers», a indiqué le Premier ministre Ibrahim Jaafari. «Un consensus total n'est pas nécessaire, car il revient au peuple de se prononcer en fin de compte sur le texte lors du référendum», a-t-il ajouté, laissant entendre qu'il suffit d'un accord entre les partis chiites et kurdes dominants pour élaborer le projet de Constitution et le présenter au Parlement. Un négociateur du mouvement de l'Entente nationale de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui a, quant à lui, souligné que les responsables irakiens n'«ont d'autre choix que d'achever le travail dans le nouveau délai. Autrement, le Parlement risque d'être dissous», a-il prévenu. Ce négociateur a reconnu la complexité des questions qui restent à régler, notamment celle du fédéralisme rejeté avec force par les sunnites. «La difficulté vient du fait qu'on doit avoir un texte satisfaisant pour tous et à la hauteur des aspirations du peuple irakien», a-t-il dit. De son côté, le négociateur kurde, a indiqué que «les négociations vont s'intensifier dans les prochains jours. Il y a encore des divergences entre les Kurdes et les chiites». Ces deux groupes majoritaires au Parlement semblent, pourtant, être d'accord sur la question du fédéralisme. La situation est, cependant beaucoup plus tendue entre les Kurdes et les sunnites, du fait que ces derniers rejettent le fédéralisme. Ils sont prêts à accepter l'autonomie dont le Kurdistan jouit depuis 1991 comme un fait accompli mais refusent un Irak fédéral, de crainte de se voir cantonnés dans le centre sec et aride du pays, alors que les chiites obtiendraient, comme ils le désirent, l'autonomie dans le sud riche en pétrole. Dans ce contexte, le président américain s'est félicité des efforts des Irakiens pour résoudre les problèmes qui entravent l?achèvement de cette constitution. «Leurs efforts sont un tribut rendu à la démocratie et un exemple du fait que des problèmes difficiles peuvent être résolus pacifiquement par le biais du débat, de la négociation et de compromis», a t-il affirmé