Résumé de la 11e partie n Après avoir hésité longtemps, Malek demande à son frère Nacer de renoncer à leur cousine Djamila, qu?il aime. Nacer refuse? La date proposée pour la célébration de la Fatiha, c?est-à-dire la cérémonie religieuse au cours de laquelle l?accord des parents de la fille est donné, est maintenue. Juste après, une collation est prévue pour fêter l?événement. Tandis que Ouardia et ses deux filles s?affairent à préparer les gâteaux, le père, Slimane, a retenu le café où se déroulera la cérémonie. Il a invité de nombreux parents et amis, ainsi que l?imam du quartier qui présidera le mariage religieux. A quatorze heures, tout le monde se retrouve au café. Ainsi que l?exige la tradition, Slimane et Tahar, respectivement pères de Nacer et de Djamila, doivent mandater des parents pour faire les demandes. Tahar charge son fils aîné et Slimane se tourne vers Malek : ? Tu seras le témoin de ton frère. Le jeune homme pâlit. ? Moi ? Non, non ! Je ne saurais pas le faire ! ? C?est facile, dit l?imam, tu n?auras qu?à prononcer ces paroles : «Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux, je demande la main de votre fille, une telle, pour mon frère, un tel?» ? Je ne saurais pas ! répète Malek. ? Bien sûr que si ! dit son père. La cérémonie commence donc. Après avoir fait un sermon sur le mariage et les règles de sa validité, on passe à la demande. ? Au témoin du garçon de commencer, dit l?imam. Malek, très pâle, avance. ? Répète derrière moi la formule, dit l?imam. Il répète ce qu?on lui dit de dire, comme un automate, ne faisant pas attention aux mots qu?il prononce. C?est seulement quand il s?entend dire «accordez-moi la main de votre fille Djamila pour mon frère Nacer» qu?il a comme un sursaut : c?est lui qui est en train de renoncer à Djamila et il le fait sous l?égide d?un homme de Dieu, devant une assemblée qui témoignera contre lui? Nacer, présent dans la salle, le regarde. Leurs regards se croisent. Nacer sourit, satisfait : il a craint un moment que son frère ne déraille et ne dise quelque bêtise, mais grâce à Dieu, il ne l?a pas fait. L?imam demande qu?on récite la Fatiha, la première sourate du Coran, puis il adresse des invocations, en faveur des jeunes époux. La cérémonie est terminée. Slimane paye des consommations aux hommes présents, puis on se sépare dans la bonne humeur. A la maison, les youyous fusent. C?est au tour des femmes de fêter l?événement. Ouardia, au comble du bonheur, accueille ses deux fils avec effusion. ? Félicitations, dit-elle à Nacer, quant à toi, Malek, j?espère que Dieu me prêtera vie pour que je fête aussi tes fiançailles. Le lendemain, Malek retourne à la caserne. Il aurait reçu un télégramme ? qu?il ne montre pas d?ailleurs ? lui enjoignant de rejoindre son poste. (à suivre...)