Hausse Tout le monde s?accorde à dire que le Snmg est loin d?être suffisant pour garantir une vie décente au citoyen algérien, mais le consensus n?est pas encore établi sur la proportion de son augmentation. Hier, le ministre du Travail, Tayeb Louh, a, encore une fois, promis, lors de son passage à l?Entv, que le salaire minimum sera revu à la hausse, mais sans spéculer sur sa future valeur. La dernière bipartite entre le gouvernement et l?Ugta, tenue les 4 et 5 septembre, est parvenue à la même conclusion sur la nécessité de sa hausse, mais renvoie cette décision à une autre réunion qui regroupera les deux partenaires avec le patronat. Ce dernier est, lui aussi, d?avis que le Snmg, à 8 000 DA actuellement, n?octroie qu?un faible pouvoir d?achat aux travailleurs. Il leur permet juste d?acquérir du pain et du lait pour nourrir une famille de 7 personnes, moyenne des ménages algériens. Si l?augmentation est obtenue dans les prochaines semaines, cela permettra aux ménages d?améliorer leur ordinaire et, pourquoi pas, de faire des économies pour des achats autres que ceux concernant l?alimentation, l?habitat et l?habillement. Ce n?est d?ailleurs qu?à ce prix que la demande pourra être relancée, ce qui ne sera que bénéfique aux entreprises qui pourront se débarrasser de leurs stocks et générer, ainsi, une trésorerie viable. Outre les travailleurs et le patronat, le gouvernement trouvera aussi son compte dans cette initiative en garantissant, par le biais des salaires, une paix sociale, le temps de dépasser le cap d?une conjoncture politique marquée par l?approche des élections. Profitant de ce contexte, l?Ugta a demandé un Snmg à 15 000 DA, soit presque le double de son niveau actuel. Mais les syndicalistes savent qu?ils ne seront entendus qu?à moitié sur ce dossier car le gouvernement ne veut surtout pas provoquer un retour à l?inflation, en injectant une masse d?argent trop importante sur le marché. Les travailleurs obtiendront, peut-être, 2 000 DA supplémentaires et ne pourront compter, à ce moment-là, que sur les diverses primes pour améliorer leur revenu. Cette technique a déjà été utilisée par le gouvernement au profit des enseignants, du personnel hospitalier et, récemment encore, au profit des corps communs de l?administration publique. Les insuffisances du Snmg sont palliées par d?autres moyens. C?est le cas pour le travail au noir qui compte 1,5 million d?algériens à côté de la multiplicité des ressources pour les familles dont plusieurs membres travaillent. L?apport des pensions des retraites dans les ménages n?est pas, non plus, négligeable, mais rien ne peut remplacer un niveau décent de revenus minimums.