L'augmentation du SNMG fait l'unanimité et rien ne semble s'opposer à sa concrétisation depuis que le président de la République en a fait la promesse lors de la dernière campagne électorale. Hier, c'est le Premier ministre qui a implicitement confirmé que le salaire minimum ne sera pas maintenu à 12 000 DA à l'issue de la prochaine tripartite, sans toutefois avancer la moindre indication sur la proportion que prendra l'augmentation. Entre les revendications des syndicats autonomes et le soutien de certains partis politiques, le gouvernement tente d'apaiser les esprits, en tenant un discours plutôt rassurant. Les déclarations concernant ce sujet brûlant se sont succédé ces derniers jours. Hier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s'est contenté, de dire que ce dossier sera étudié lors de la prochaine tripartite. «La tripartite se tiendra après l'Aïd El-Fitr et planchera sur plusieurs dossiers dont l'augmentation du Salaire national minimum garanti (Snmg)», a-t-il indiqué en marge de l'ouverture des travaux de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale (APN). Il a précisé qu'il sera bien question d'une augmentation. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, est allé dans le même sens. Il a déclaré, hier, que la tripartite tranchera définitivement cette question qui taraude les esprits des milliers de travailleurs ces dernières années. M. Louh est allé jusqu'à qualifier l'augmentation du Snmg de «dossier de fond». Le président de la République a, rappelons-le, promis une augmentation de ce salaire lors de sa campagne électorale pour l'élection présidentielle d'avril 2009. Il est réélu à la tête de l'Etat le 9 avril 2009. Les travailleurs attendent, depuis, la concrétisation de cette promesse qu'ils perçoivent comme une bouée de sauvetage, d'autant que leur pouvoir d'achat ne cesse de subir une érosion du fait de la flambée sans cesse croissante des produits de première nécessité. Certaines formations politiques ont, pour leur part, évoqué cette question avec insistance ces derniers jours, appelant le gouvernement à répondre aux aspirations des travailleurs. Hier, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a appelé la tripartite à adopter un Salaire national minimum garanti (SNMG) de 20 000 DA. Le parti de Bouguerra Soltani, membre de la coalition présidentielle, a souligné la nécessité de prendre en charge «le front social et d'assurer une meilleure préparation de la rentrée sociale». Le MSP n'a toutefois pas justifié sa proposition par l'érosion du pouvoir d'achat des travailleurs, mais plutôt par le souci d'«apaiser les esprits», selon son communiqué. Par ailleurs, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a appelé, la semaine dernière, le gouvernement à augmenter le SMIG à plus de 35 000 DA. «Auparavant, nous avons revendiqué un Smig à 35 000 dinars, mais aujourd'hui ça devrait dépasser cette somme. La vie est trop chère et le travailleur ne peut plus faire face à cela», a-t-elle déclaré, lors de sa rencontre, mardi dernier, avec les responsables de la section d'Alger. Après la sortie du Premier ministre, il est quasi certain que le Smig sera revu à la hausse. Reste à savoir dans quelle proportion il sera augmenté.