La coupe est loin des lèvres, a semblé dire M.Louh, ministre du Travail et de la Protection sociale, dans un point de presse qu'il a organisé après une visite de travail qui l'a menée, hier, à travers quelques organismes de la sécurité sociale à Alger. Selon lui, le bonus financier récolté à la faveur de la dernière tripartite profite d'abord aux retraités et aux anciens moudjahidine. Ensuite, que la loi actuelle n'oblige en rien les gérants et responsables des entreprises publiques ou privées à s'aligner ou du moins à «augmenter» leurs salariés dans l'immédiat. Toute la problématique à l'origine de cette «injustice» vient de la loi 90-11 dans son article 87-bis. Bien que le décret exécutif en la matière s'applique, a priori, à tous. C'est que ladite loi, modifiée, stipule que le Snmg tel que compris actuellement, englobe et le salaire de base et les indemnités : libre donc aux entreprises, tous statuts confondus, de se conformer à cette loi ou non, vu qu'elle ne revêt pas encore de caractère coercitif qui obligerait les chefs d'entreprises à modifier la grille des salaires. Toutefois, le ministre note que «bien que rien n'oblige les patrons à se plier aux textes, ils peuvent, dans une démarche, par ailleurs logique, remodeler les grilles de salaires par le biais de conventions collectives de branches». Du coup, il apparaît donc clair que l'impact de la hausse du Snmg indexé à la retraite, ne peut qu'être salutaire pour les maigres pensions gelées et ne dépassant pas les 3000 ou 4000 DA. Et pour tous ceux qui n'ont pas suffisamment cotisé à la Caisse nationale des retraités (CNR) ainsi grâce à la loi actuelle qui stipule que l'allocation de retraite ne doit pas être inférieure à 75% du Snmg, le retraité de droit commun, pourra prétendre en janvier 2004 -si sa retraite est de 6000 DA- à 7500 DA : soit 75% des 10.000 DA, établis comme seuil minimum Snmg. Tandis que les anciens moudjahidine, qui ont droit à deux fois et demi le Snmg ils pourront, eux, prétendre à 25.000 DA. Somme toute, le simple citoyen ne semble nullement concerné par la présente évolution du Snmg. Pire, il risque même d'être pénalisé dans sa vie quotidienne par quelques commerçants véreux, qui n'hésiteront pas à recourir à l'augmentation abusive et anarchique des prix, profitant de l'effet d'annonce. A partir de janvier prochain, ce seront 735.216 petites pensions qui bénéficieront de cette hausse, et pas moins de 228.289 moudjahidine. Soit un total de 963.505 bénéficiaires, dont 524.045 de reversements aux ayants droit. Pour la seule Casnos (non salariés) le nombre total des bénéficiaires est de 139.500. Cette hausse du Snmg, résultat de la dernière tripartite, coûte à l'Etat, 23,55 milliards de DA. N'en est pas bénéficiaire qui veut !