Jamais, peut-être, l?Office du complexe olympique (OCO) Mohamed-Boudiaf n?a connu une aussi catastrophique organisation comme celle de jeudi dernier à l?occasion du derby algérois entre le MCA et l?USMA. Ce fut la débandade totale et des dépassements scandaleux de la part de ceux censés veiller à une organisation parfaite de l?événement sportif de cette soirée ramadanesque : des policiers dépassés tabassant tout ce qui bouge, même des supporters munis de leur ticket d?entrée à la main et des journalistes brandissant leur ordre de mission, des stadiers zélés fermant les portes du stade à leur guise et des responsables qui ont brillé par leur absence. Ce n?est pas la première fois que de telles conditions sont dénoncées par la presse, mais en dehors des grandes manifestations que l?Algérie a eu l?occasion d?organiser, le reste du temps c?est le règne de la fawda. Et puis, il devient intolérable que la tribune de presse soit squattée par un tas de gens, notamment les policiers en civil, sans compter les copains et les copains des copains y compris les enfants, alors que les journalistes, eux, sont malmenés et ridiculisés à l?entrée. Il est temps que la DGSN et la direction de l?OCO se mettent d?accord pour réserver une tribune aux services de police et de sécurité qui voudront assister aux grandes affiches, comme celle de jeudi. Ensuite, pour soi-disant des raisons de lutte contre la contrefaçon des billets, les guichets ont ouvert leurs portes à seulement 19h, ce qui a créé des bousculades monstres et une véritable pagaille à l?entrée. Et pour boucler la boucle, les policiers, ? et cela devient une mauvaise habitude ? empêchent les représentants de la presse d?aller sur le terrain pour les interviews d?usage d?après-match. Le mépris a assez duré et les responsables du football national ont tout intérêt à réagir, car il y va de leur crédibilité et de celle d?un sport qui ne cesse de dégringoler vers les abîmes sans que personne lève le petit doigt.