L?écrivain Najia Abeer (Benzegouta de son vrai nom), nous a quittés trop tôt, à un âge où la vie ne peut être encore que promesse. Décédée samedi à Alger, elle a été accompagnée, dimanche, à sa dernière demeure au cimetière central de Constantine, dans une ambiance d?intime recueillement. Aux côtés des membres de sa famille et d?amis, on remarquait la présence de quelques noms du champ culturel de la ville, très bouleversés par ce départ prématuré et soudain de ce nom de la littérature algérienne au moment même où il commençait à émerger, accrochant l?attention des lecteurs. Peu connue dans sa ville natale à laquelle elle vouait pourtant un amour profond au point d?en faire le point nodal de son ?uvre littéraire, le décès de Najia Abeer semble être une deuxième naissance avec sa mort. Ils sont nombreux à Constantine à découvrir à l?occasion de ce triste événement que cet écrivain est en fait la fille de Maamar Benzegouta, un Constantinois célèbre pour ses chroniques sur l?histoire de la ville. Un ami de la défunte se souvient qu?elle était venue, il y a de cela quelques mois à Constantine, où elle avait fait des repères et pris des photos de la vieille ville, pour un travail de mémoire sans doute. Najia Abeer est née il y a 57 ans à Constantine. Romancière, poétesse, critique littéraire, universitaire, Najia Abeer a achevé ses études aux USA, pour aller enseigner au Moyen-Orient avant de s?installer à Alger où elle enseignait l?anglais dans un lycée de Rouiba. Le dernier des trois romans publiés par la défunte, porte le nom évocateur de Bab El-Kantara (édi. Apic), le quartier de Constantine qui l?a vu naître et grandir. On lui connaît deux autres romans intitulés Constantine et les moineaux de la murette (édi. Barzakh) et Albatros (édi. Marsa).