Etat d'esprit n Dans l?ambiance de joie associée à cette fête, nous sommes souvent portés à oublier ce que peuvent être l?exclusion, le dénuement et la solitude. Pourtant, charité, générosité et altruisme sont au c?ur de cet événement religieux et de son sens profond. De toute évidence, il y a toujours eu des gens qui ont vécu les fêtes de l?Aïd en solitaire. Des gens, pour diverses raisons, ne fêtent pas cette journée. Les sans-logis qui vivent dans les rues, dans les villes surtout, les personnes âgées dans les centres d?accueil, les malades dans les hôpitaux, les personnes vivant seules? Et tous ceux que nous ne connaissons pas et qui font partie intégrante de la gent solitaire du temps des fêtes. Pour la plupart, parler de l?Aïd, c'est avant tout évoquer des souvenirs empreints de nostalgie, de chaleur mais aussi de ceux qui laissent un goût amer. La solitude qu'une personne peut vivre en temps de fêtes est très réelle. La peine et le désespoir de certains atteignent leur pic en de pareilles occasions. Et malgré tout le zèle que notre société déploie en ce jour synonyme à la fois de rituels et de religion, peu de personnes sont touchées par cet élan de solidarité et la plupart restent cloîtrées chez elles durant toute la période de la fête. Devons-nous attribuer ce fait à l?influence de la modernité ou sont-ce les conditions de vie qui sont, de plus en plus, difficiles qui ne font que creuser davantage le fossé déjà bien profond entre les membres d?une même famille. Les deux causes sont probablement valables. Dans ce sillage, il faut rappeler que tous les problèmes remontent à la surface les jours de fêtes et tous les manques aussi. C?est ce jour-là que l?absence de famille se fait le plus cruellement sentir. La souffrance devient, ainsi, plus insupportable encore. Le fait qu'une famille ait été disloquée par un divorce, un décès, un drame ou tout simplement lié aux aléas de la vie induit que de nombreuses personnes restent ce jour-là enfermées chez elles avec leurs seuls souvenirs et la hâte de voir ces jours de fêtes prendre fin pour que cesse la souffrance?