Harcèlement Le rédacteur en chef du Matin, Youcef Rezoug devait se présenter, ce matin, au tribunal de Sidi-M?hamed suite à une accusation de trouble à l?ordre public, selon la police. Cette accusation lui avait été signifiée lors d?un rassemblement tenu, il y a dix jours, devant les locaux du Commissariat central pour protester contre l?arrestation du directeur du journal, Mohamed Benchicou et du caricaturiste de Liberté, Ali Dilem. En tout état de cause, les journalistes ont décidé de ne répondre à aucune question devant la police judiciaire et demandent systématiquement à être entendus par la justice. Le directeur du Soir d?Algérie, destinataire de trois convocations de la police, et qui a refusé de se rendre dans ses locaux, a été interpellé mardi par les policiers devant la maison de la presse Tahar-Djaout. Cette arrestation est intervenue sans même un mandat d?amener, ce qui représente un manquement à l?application des lois, selon Me Bourayou. Ensuite, le directeur du journal a été présenté devant le procureur adjoint de Sidi-M?hamed qui s?est refusé de l?auditionner en s?étonnant de la non-présence des journalistes auteurs des articles incriminés. Bourayou conteste dans le fond la procédure de convocation des journalistes par la police judiciaire, car son concours n?est nullement nécessaire pour la manifestation de la vérité. Pour lui, la preuve du délit supposé est constituée par la parution même de l?article, alors que l?arrestation des auteurs n?est nullement justifiée car ils ne risquent pas de détruire les preuves ou de soudoyer les témoins puisque toutes les charges sont contenues dans le même écrit. Ce sont ces remarques qui font dire aux journalistes, aux avocats et aux hommes politiques que la presse est tout simplement victime d?intimidations et de harcèlements visant à la pousser à tempérer ses ardeurs à l?approche des élections. Mardi, plusieurs partis, associations, syndicats et personnalités ont réagi contre ces nouvelles arrestations. La presse va même être absente des kiosques lundi prochain pour protester contre cette campagne.