Situation n La stratégie de l?eau pour la période 2005/2009 porte sur le captage des eaux superficielles, l'amélioration de la mobilisation des eaux souterraines et l'amélioration de l'alimentation en eau potable des régions à faible pluviométrie. «Il existe de nombreuses communes qui ne faisaient pas payer les factures d?eau à leurs concitoyens et lorsqu?elles le font, c?est souvent à des prix dérisoires, entre 360 et 1 400 DA par an selon les ménages.» C?est ce qu?a déclaré Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, hier, lors d?une émission radiophonique. Sur les quelque 1 500 communes que compte le pays, l'Algérienne des eaux (ADE) n'en contrôle que 840 en matière d'eau potable. Dans les 640 communes restantes, la gestion de l'eau est prise en charge par les APC. Le ministre a pris dans la foulée cet exemple pour dire que la gestion de l?eau en Algérie «est aujourd?hui défaillante» et pour expliquer que «la vision trop sociale» des ressources en eau, qui a prévalu jusque-là dans la définition des différentes politiques mises en ?uvre dans le domaine de l'hydraulique, n?a en principe plus droit de cité. «Le problème fondamental qu'il faut prendre en charge dès maintenant réside dans le management de l'eau pour l'économiser et mieux la distribuer», a encore déclaré Sellal. Selon lui, plusieurs régions disposent de ressources hydriques considérables mais «les utilisent mal parce qu'il y a une mauvaise prise en charge du côté gestion», tout en plaidant pour «une réforme structurelle et institutionnelle» qui prévoit, entre autres, l'amélioration du système actuel de paiement qui, selon le ministre, n'incite pas le consommateur à économiser l'eau et rationaliser sa consommation. Concernant le contrat de gestion avec l'entreprise française Suez, Sellal dira : «L'accord serait finalisé au cours de la semaine et sera signé en principe demain, chaque partie s?entourant d?un maximum de garanties.» Le ministre a tenu à rassurer les consommateurs en excluant totalement une quelconque intervention de Suez dans les prix de l?eau soulignant que l'Etat continuera à les soutenir. Suez, qui opérera uniquement à Alger, aura comme principale mission de gérer le secteur, mettre à niveau tous les réseaux et former des cadres algériens dans ces domaines. Pour ce qui est des wilayas, le ministre a indiqué que la Banque mondiale est chargée d'établir un cahier des charges avant de lancer un appel d'offres international. Concernant la gestion des barrages et après le changement de statut de l'Agence nationale des barrages, devenue récemment un Etablissement public à caractère industriel et commercial (Epic), Sellal a affirmé qu'il fallait créer de nouveaux organismes pour la gestion des barrages dont le nombre atteindrait 67 d'ici à 2008. Le dessalement de l'eau de mer et le traitement des eaux usées en vue de récupérer au moins 600 millions de mètres cubes d'ici à 2008 figurent également parmi les options retenues.