Mazar : «J?invaliderai cette AG» l Le président du Syndicat national des footballeurs professionnels algériens (Snfpa), Mourad Mazar, n?a pas mâché ses mots en direction du président Raouraoua et de certains membres de l?AG qu?il a traités de béni-oui-oui. Déjà au préalable, la dernière sortie médiatique de Mazar à l?adresse des membres de la fédération où il les a drôlement fustigés n?a pas du tout été de leur goût, ce qui a incité le bureau fédéral à annuler l?invitation qui lui avait été adressée en qualité d?invité pour assister aux travaux de l?AGO du 20 novembre 2005. Cela n?empêcha pas Mazar d?investir les lieux et de dénoncer avec force l?attitude du BF à son égard. «Dès demain, je déposerai une plainte auprès du tribunal administratif pour faire annuler cette AG que je considère illégale», s?exclamera Mazar. Il poursuivra un peu plus loin : «Il est temps de dire la vérité sur cet homme et ses pratiques occultes. Allez demander à l?opinion nationale ce qu?elle pense du football et de ses gestionnaires. Non seulement Raouraoua a emmené le football dans un gouffre en gaspillant l?argent de l?Etat, mais il se permet de s?attaquer aux hommes qui l?ont placé là où il est aujourd?hui. Il a osé m?interdire l?entrée de l?AG alors qu?il oublie qu?il a utilisé l?argent de l?Année de l?Algérie en France pour payer son introduction au niveau de la CAF. Il est même allé jusqu?à demander à Hayatou un rapport en sa faveur, vous appelez ça un président, vous ?» Mazar ne s?arrêtera pas là puisqu?il promettra à qui veut l?entendre d?autres révélations sur la gestion de la FAF, notamment sur le plan des finances comme le milliard de la compagnie Aigle Azur ou la manne provenant du groupe médiatique arabe ART. Les esprits chauffent apparemment ! Aïssaoui : «C?est une mascarade !» l Au moment où le rapport moral a été voté, le président de l?USMA, Saïd Allik, et Mouldi Aïssaoui, ex-président de la FAF et ancien MJS, avaient demandé la parole, mais ils ont été très vite rappelés à l?ordre et sur un air autoritaire, par le président de séance Mohamed Raouraoua. «A votre place j?ai dit», s?écria Raouraoua à l?égard de Allik qui voulait rejoindre le pupitre pour s?exprimer quand éclatèrent des échanges verbaux entre Raouraoua et Aïssaoui. Très touché par les paroles du président de la FAF, Aïssaoui décide de quitter la salle et est vite rejoint par les membres de l?équipe du FLN et une meute de journalistes qui voulaient en savoir plus sur les raisons de cet éclat de voix. Raouraoua reprochera à ceux qui voulaient s?exprimer de n?avoir pas formulé de demandes écrites au préalable et que leur attitude n?était que pour perturber les travaux de l?AG. Un avis que ne partagent pas, évidemment, Allik et Aïssaoui qui se disent avoir le droit de s?exprimer en toute démocratie. Ce dernier dira même plus : «Nous ne sommes pas là pour applaudir M. Raouraoua, mais pour débattre du football et de la crise dans laquelle il se débat. L?AG d?aujourd?hui est une mascarade et je suis très déçu par l?attitude des membres de l?AG et de son président qui se prend pour un dictateur. Il n?est pas démocratique pour un rond, alors qu?il se targue d?avoir contribué à installer un climat serein et démocratique au sein de l?AG. Vous comprenez pourquoi certains refusent que d?autres s?expriment sur ce qui se passe au niveau de cette FAF car il y a à boire et à manger. Ceux qui défendent Raouraoua et son bilan sont là pour défendre des intérêts personnels et étroits et non pas le football algérien.» Allik : «J?ai le droit de défendre mon club» l Avant que M. Bouchemla, secrétaire général de la FAF, et M. Rabia, nouveau commissaire aux comptes, ne s?expriment sur le bilan financier de la FAF, le président de l?USMA a voulu s?exprimer sur un point du rapport moral, mais il a été vite rattrapé par le président Raouraoua. Ce dernier avait compris la raison qui a poussé Allik à vouloir intervenir et a donc présenté des excuses officielles à l?USMA pour un passage qui s?est «malencontreusement» glissé à la page 20 (chapitre III, titre 2 : les compétitions internationales de clubs), où il est mentionné que «l?USMA a opéré un tour supplémentaire en se faisant éliminer en 16es de finale par la modeste équipe tunisienne de la Marsa». C?est le mot modeste qui n?a pas été collé à la JSK par exemple, éliminée, elle, par Fello Star, qui a provoqué le courroux de la famille usmiste. D?ailleurs, après l?adoption des deux bilans par la majorité des membres de l?AG, la parole a été finalement donnée au président Allik pour monter au créneau. «Certaines personnes, motivées par on ne sait quoi, ont tenté de m?empêcher de m?exprimer démocratiquement, alors qu?elles ne savent même pas de quoi j?allais parler. C?est regrettable. Quand on défend la démocratie et qu?on dénonce l?ingérence des pouvoirs publics, il faut d?abord donner l?exemple en premier. Je suis membre de l?AG et président d?un club, j?ai donc le droit de m?exprimer librement. Mon intervention est toute simple car je voulais attirer l?attention sur un passage inadmissible qui a touché à mon club. J?exprime une vive contestation contre l?auteur de ce dérapage, tout en l?excusant. Sans rancune.» Guemmar : «Pour le respect des lois» l Le représentant du MJS, M. Guemmar, a tenu à souligner dans son allocution introductive l?intérêt de la tutelle et de la FAF à travailler ensemble et d?éliminer toutes les susceptibilités nées du bras de fer engagé à la suite de la promulgation du décret 05-405, sans le citer. M. Guemmar rappellera le dossier de refondation du football national, fruit des travaux de réflexion menés conjointement entre la tutelle et la FAF, il y a trois ans, et qui a fait l?objet d?un Conseil de gouvernement. «L?Algérie peut s?enorgueillir de l?expression démocratique au sein de la famille du football et de tout l?arsenal juridique mis en place pour la gestion de cette discipline, s?exprimera Guemmar. Le MJS est respectueux des lois et de la souveraineté des assemblées générales des fédérations. Toutefois, le MJS ne peut pas rester insensible devant la situation d?échec et de l?élimination, par exemple, de notre équipe nationale de la phase finale de la CAN-2006. Et on ne peut, en aucun cas, ghettoïser le débat du fait des relents socioculturels au niveau de la société. Mais le partenariat exige du MJS d?assumer ses responsabilités, sans que l?apport des pouvoirs publics soit résumé en un apport financier seulement, mais d?une politique sportive et de développement. Je souhaite que la FAF et le MJS aient cette hauteur de l?esprit qui leur permettra d??uvrer dans l?intérêt du football.»