Deux ministres, Medelci et Benbouzid, sont intervenus, hier, sur la question des salaires. Ils ont eu la même réaction : «Il faudra attendre» La question des salaires n?est pas à l?ordre du jour. Le ministre des Finances et celui de l?Education ont laissé entendre qu?il n?y aura pas de «revalorisation salariale» pour cette année. Chacun s?est prévalu de ses arguments. L?argentier du pays se donne comme priorité le chômage et la création d?emploi plutôt que l?augmentation des revenus. Au forum de l?Entv, Medelci estime qu?«il ne se passe pas un ou deux ans sans qu?il y ait augmentation de salaires». Optimiste, il déclare qu? «il n?y a pas de raisons pour que ça ne continue pas» en poursuivant plus loin que «les horizons restent ouverts». Pourtant, il n?a donné aucune échéance à ce propos se contentant de relever que «la question sera prise en charge au moment propice». Ces déclarations restent vagues et quelque peu contradictoires avec l?aisance financière que connaît l?Algérie ces derniers temps. Tous les indices confortent l?embellie financière avec une conjoncture pétrolière propice, ce qui normalement devrait amener à une revalorisation salariale de l?ensemble des secteurs économiques et une amélioration du cadre de vie des citoyens. L?argentier du pays s?est dit, lui-même, réconforté par l?évolution du PNB à 5% et une croissance économique de 4,5 % pour cette année. Une croissance qui devrait aider les larges couches de salariés à profiter de cette aisance financière. Pourtant, ils ne profiteront pas de cette aubaine. Le secteur de l?éducation est celui qui souffre le plus. Les enseignants, qui protestent ces derniers temps sur les bas salaires et la dégradation du niveau de vie, seront les plus grands déçus. Sur ce sujet, le ministre de l?Education a été sceptique sur la revalorisation de leurs revenus ainsi que ceux des travailleurs de l?éducation. Intervenant hier sur les ondes de la chaîne III, Benbouzid a affirmé que de toute façon la question des salaires relevait du domaine de la Fonction publique. Une déclaration qui ne va pas plaire aux syndicats du secteur qui vont, rappelle-t-on, observer une grève en janvier prochain. Le représentant du gouvernement est resté ferme et intransigeant quant à la question des salaires de son secteur. Pourtant, il a aussi laissé entendre, le ramadan dernier, qu?un changement de statut de l?enseignant devait évoluer avec un salaire adéquat. Il est à noter que 222 milliards de dinars ont été consacrés aux salaires de ce secteur. La grande partie est absorbée par les postes administratifs, alors que les indices salariaux des enseignants des trois paliers (primaire, moyen et secondaire) n?ont pas observé une évolution notable depuis l?année 2000.