Le ministre des Finances a annoncé qu?«une commission d'enquête indépendante, composée d'Algériens et d'étrangers, a été mise en place» et que pour connaître les tenants et aboutissants de ce scandale, une panoplie de mesures a été prise au sein de cette banque et au niveau du ministère des Finances. L?affaire dite des «15 milliards de dinars de la BNA», qui a éclaté au grand jour depuis peu et ayant fait la Une des journaux, est à présent entre les mains de la justice. Jusque-là rien de surprenant. Ce qui l?est, en revanche, c?est le recours, en plus des Algériens, à des enquêteurs étrangers de premier rang, pour mener l?enquête de bout en bout afin de connaître les tenants et les aboutissants d?une affaire où les complicités ne font aucun doute. Mourad Medelci, ministre des Finances, en a fait l'annonce hier lors de l?émission «El Mountada» de la Radio Chaîne I sans toutefois donner une explication de ce choix. Le ministre a déclaré que des «mesures» avaient été prises au sein de cette banque publique comme au niveau du ministère des Finances, mais a aussi laissé entendre que les dégâts étaient trop importants pour essayer de tout comprendre en quelques jours seulement. «Une commission d'enquête indépendante composée d'Algériens et d'étrangers a été mise en place en vue de découvrir les tenants et les aboutissants de ce scandale», a déclaré le premier argentier du pays avant de formuler «l'hypothèse que les responsables du détournement seraient à rechercher au sein même de la banque mais aussi en dehors de celle-ci». Y a-t-il eu donc un gros transfert de fonds à l?étranger dans cette scabreuse affaire de la BNA avec une complicité transnationale ? Une bonne partie de ces 15 milliards de dinars ne serait-elle pas en train de dormir dans des banques étrangères ? Sommes-nous en face d?un feuilleton Khalifa relooké dans lequel personne n?est en mesure de prouver qu?il n?a pas touché un sou ? Ou alors faudra-t-il comprendre par cet appel aux étrangers que les enquêteurs algériens n?ont pas le profil requis pour mener à bien leurs investigations à l?intérieur comme à l?extérieur du pays et démasquer au bout les comploteurs ? En somme, un tas de questions et bien d?autres auxquelles le ministre des Finances n?a pas donné de réponses préférant entretenir le flou. Medelci a préféré s'étaler durant cette émission sur les tendances macro-économiques actuelles. Il a fait remarquer que les dépenses publiques prévues dans le projet de budget pour l'année 2006 étaient calculées sur la base d'un prix du pétrole de 43 dollars. Concernant l?endettement extérieur du pays, M. Medelci a fait savoir que l'Algérie a remboursé par anticipation quelque 3 milliards de dollars en 2004 et en 2005 et doit faire mieux en 2006 Au sujet des salaires, le ministre a été catégorique «Le gouvernement n'attend pas l'avis du FMI pour arrêter ses décisions en matière de salaires», a-t-il déclaré en faisant allusion aux récentes déclarations de responsables du FMI mettant en garde contre les «effets négatifs» de toute augmentation de salaire sur la compétitivité de l'économie algérienne.