Résumé de la 1re partie n Le drame du bois de Nashville était presque classé comme un banal accident de la circulation. Au commissariat, Serena Hamilton apporte un témoignage édifiant qualifiant son mari, Greg propriétaire de supermarchés, d?assassin du médecin. Devant les yeux du lieutenant Humber, le décor se met à danser quelque peu... Voyons... Greg Hamilton doit peser cinquante millions de doIlars ou quelque chose comme cela. Et son épouse légitime, Serena Hamilton est en train de l'accuser de meurtre ! Le lieutenant essaie de revenir à une vision plus raisonnable des choses, mais il a le désagréable pressentiment qu'elles vont, au contraire, s'aggraver. ? Enfin, madame, pourquoi votre mari aurait-il assassiné ce paisible médecin qui faisait son jogging dominical ? La réponse est immédiate, prononcée sur un ton tranchant : ? Parce que le docteur Gilbert Price était mon amant !... Le lieutenant Brian Humber considère sa visiteuse d'un air effaré. Jusqu'à ce jour, il était sûr de réussir dans la police. Ses collègues et même ses supérieurs lui prédisaient un brillant avenir et voilà qu'il hérite d'une affaire qui briserait la carrière du policier le plus chevronné ! Mais soudain, son visage s'écIaire. ll vient d'avoir une idée ou plutôt une vision. ? Attendez ! L'accident... enfin, les faits, se sont produits le dimanche 23 mai. Or, je suis sûr d'avoir vu le lendemain une photo de votre mari dans le journaI : le dimanche, il était à Atlanta. ll donnait une réception pour l'inauguration d'un supermarché. ll ne pouvait être au même moment à Nashville à cent cinquante miles de là. Je suis désolé, mais vous faites erreur, madame Hamilton. Serena Hamilton a un sourire de commisération. ? C'est justement une preuve supplémentaire, lieutenant ! Bien sûr que Greg était à Atlanta au moment du meurtre. ll a même convoqué le ban et l'arrière-ban des journalistes pour se montrer sur toutes les coutures, chose qu'il n'avait jamais faite pour une inauguration. Pauvre Greg ! C'est son côté homme d'affaires organisé : il commet un meurtre, donc il lui faut un alibi. Et comme toujours, il voit grand. Quand on est Greg Hamitton, on ne fait pas les choses à moitié ! Le lieutenant Brian Humber regarde la femme superbe qui est en face de lui et qui est malheureusement la messagère des pires soucis. L'espoir qu'il avait eu un instant plus tôt se dissipe à mesure qu'elle continue de parler. ? Enfin, lieutenant ! Est-ce que vous voyez sérieusement Greg Hamilton commettant lui-même un meurtre ? C'est aussi ridicule que de l'imaginer installé derrière un tiroir-caisse, rendant la monnaie aux clients ! Quand Greg veut quelque chose, il paie, tout simplement : le conducteur de la Pontiac noire était un professionnel, un tueur à gages, si vous préférez... Le lieutenant Humber pousse un soupir. ll n'y a plus moyen d'empêcher l?inévitable. ? Je vois... Je vais faire une enquête. Madame Hamilton remercie d'un signe de tête, se lève vivement et disparaît... Après son départ, Brian Humber commence son enquête. Elle est discrète et même confidentielle... Quelques vagues coups de fil donnés ici ou là, quelques avis de recherche sans citer de nom et sans parler de meurtre ; c'est à peu près tout. Le mois de juin tout entier s'écoule à ce semblant d'investigation, sans apporter, évidemment, quelque résultat que ce soit. Le lieutenant est satisfait. ll a évité le traquenard. Bien sûr, c'était peut-être un meurtre ; c'était même sans doute un meurtre, mais des crimes impunis, il y en a des centaines par an aux Etats-Unis. Et puis, ce n'est pas la première fois ni la dernière qu'un policier ferme les yeux en face d'une affaire un peu trop... délicate. (à suivre...)