Résumé de la 8e partie n Le F.B.I échoue à établir de nouvelles charges contre les Rosenberg, ceux-ci sont quand même arrêtés, le 17 juillet 1950 pour Julius et le 11 août pour Ethel. Le procès débute le 6 mars 1951 devant le tribunal du district de New York. L?opinion publique américaine, bien chauffée par une campagne orchestrée par les partisans de McCarty, le terrible sénateur anti-communiste, est hostile au couple. Seule une poignée de gens, essentiellement de gauche, croit en son innocence et le soutient. En revanche, David Greenglass, qui a avoué pourtant être lui-même un espion, passe pour un héros : c?est lui qui a permis de débusquer les traîtres, les espions à la solde de l?ennemi? Un autre espion, ou reconnu comme tel, Max Elitcher ne sera pas, lui non plus, poursuivi. Il a reconnu sa culpabilité et dénoncé ses collaborateurs. On lui en veut un peu de ne pas avoir accablé les Rosenberg, mais il n?a fait que dire la vérité : il n?a rien remis au couple, aucun plan, aucun document? Dans ce procès de l?espionnage russe aux Etats-Unis, il n?y aura en fait que trois accusés : Julius et Ethel Rosenberg, ainsi que Morton Sobell, qui a nié être un espion. Il y a beaucoup de journalistes dans la salle ainsi que des curieux, venus assister à un procès sur l?issue duquel personne ne doute. Julius entre le premier, escorté par des policiers, puis c?est au tour d?Ethel : elle court aussitôt se jeter dans les bras de son mari et ils restent enlacés un long moment. Voilà neuf mois ? depuis leur arrestation ? qu?ils ne se sont vus ! ? Ils nous ont séparés, pleure Ethel ? Courage, dit Julius, notre innocence sera reconnue. Et il ajoute : «Le tout est de tenir ! De ne pas céder à la peur?» L?avocat du couple ? Emmanuel Bloch ?est là. Connu pour ses positions de gauche, il n?a pas arrêté de se dépenser depuis le début de l?affaire, en essayant, en vain, de retourner l?opinion publique en faveur de ses clients. Le tribunal est présidé par le juge Irving Kaufman, le ministère public est représenté par Irving Saypol, commissaire du gouvernement. Ethel et Julius Rosenberg sont séparés et chacun va à sa place. Dans les prétoires, les enquêteurs ont réuni les pièces à conviction : des photos, des objets divers, des bulletins de commandes? Les plus curieux sont une console à double fond et quatre montres bon marché? La console à double fond, trouvée chez les Rosenberg, aurait servi, d?après l?accusation, à dissimuler les documents secrets dérobés à la base militaire de Los Alamos et transmis aux Russes. Mais en fait, il ne s?agit que de suppositions, aucun document n?ayant été retrouvé chez le couple. Quant aux montres, elles auraient été offertes par les Russes, en paiement des services rendus. Quatre montres pour des secrets d?une aussi grande importance ! Il faut dire que ce n?est pas cher payé ! Mais il n?y aura pas de journaliste pour relever le caractère insolite de ces accusations. Pour établir la culpabilité des Rosenberg, le F.B.I aurait cependant pu trouver mieux ! (à suivre...)