Résumé de la 11e partie n Julius et Ethel Rosenberg, accusés d?avoir livré les plans de la bombe atomique aux Russes, sont condamnés, au terme d?un procès expéditif, à la peine capitale. Le procès des Rosenberg est à peine clos que commence celui de David Greenglass, lui aussi jugé pour espionnage, puisqu?il a avoué avoir dessiné les croquis de la bombe et rédigé une note expliquant son fonctionnement, à l?intention de son beau-frère. C?est encore le juge Kaufman qui préside le tribunal mais cette fois-ci, il n?a plus l?attitude hostile qu?il avait avec les Rosenberg. «Vous avez trahi, lui dit-il, mais vous vous êtes repenti et vous avez livré les traîtres à la justice. Pour cela, vous avez rendu de grands services à votre pays !» Il va demander une peine de quinze années de prison contre le prévenu, le ministère public, représenté par Irving Saypol, va demander de la réduire à cinq années. Si on compte les années de prison préventives, voire les remises de peine pour bonne conduite, David Greenglass peut espérer rentrer très bientôt chez lui ! Julius et Ethel Rosenberg sont donc les seuls condamnés à mort de l?affaire. Comme l?ordonne la loi, aux Etats-Unis, la date de l?exécution a été signifiée dès le verdict, aux accusés : le 21 mai, mais en réalité, toutes sortes de recours permettent de la reporter. L?avocat des Rosenberg, Emmanuel Bloch fait appel, ce qui permet de surseoir à l?exécution. Puis il va user de tous les moyens que lui donne la loi pour obtenir une révision du procès. Des appels sont lancés en direction de l?opinion publique, mais les Américains, dans leur majorité, approuvent le verdict. L?Europe réagit mollement, se contentant de faire des comptes rendus du procès, même les communistes ne bougent pas. Il faut attendre la mi-1952, quand l?exécution se confirme de plus en plus, pour que l?opinion internationale prenne position. Le premier appel de Bloch a été rejeté le 25 février 1952, un deuxième subit le même sort en octobre de la même année. A la suite de ce rejet, par la Cour suprême, le juge Kaufman fixe l?exécution au 12 janvier 1953. Après le refus de commuer la peine de mort en peine de prison, l?avocat sollicite la grâce présidentielle. Einsenhower la refuse. Un sursis est cependant ordonné le 17 février mais la révision du procès est refusée. Nouvelles démarches, nouveaux échecs. Il n?y a désormais plus qu?un mince espoir : que le président Einsenhover accorde enfin sa grâce. Des messages parviennent du monde entier, demandant cette grâce : même le pape écrit au président des Etats-Unis. Des manifestations sont organisées dans les capitales européennes, des personnalités de gauche comme de droite, signent des pétitions, en vain : l?exécution est fixée au 19 juin. Quelques heures avant l?heure fatidique, le président Einsenhover refuse sa grâce. Mais il reste encore aux condamnés la possibilité de reconnaître leur culpabilité. Ils refuseront, eux aussi. A 20 h, Julius monte le premier sur la chaise électrique, à 20h 06 min, Ethel le suit. Ils laissent derrière eux, deux orphelins, Michael, 10 ans, et Robert, 6 ans. L?affaire Rosenberg est close. Le mystère Rosenberg commence, avec cette lancinante question : coupables ou non coupables ? (à suivre...)