Rêve n «Yennayer n?est qu?une occasion pour faire connaître mes ?uvres. Je souhaite vivement qu?un jour, mon travail soit au zénith de la gloire.» De ses mains, il peut donner vie à une pierre. Mahmoud Mellak est un jeune talent sans cesse en quête d?émotions qu'il ne tarde pas à transformer en une ?uvre sculpturale. Initié au dessin et au bricolage dans un premier temps, voilà qu?il explore le monde de la sculpture pour en faire sa passion. En effet, l?effigie d?une ancienne pièce de monnaie devient en quelques coups de biseau de l?artiste un bas-relief libérant la forme d?un personnage historique. Massinissa, Jugurtha, Boudiaf et Mammeri sont, entre autres, les figures que Mellak a reproduites avec finesse et succès en sculptures. Incontestablement, il a envoûté toutes les personnes ayant assisté à l?exposition, organisée à l?occasion du nouvel an berbère (12 janvier), ou celles qui ont visité sa modeste maison meublée de ses ?uvres d?art, hautement symboliques. Lorsqu?on lui demande pourquoi il est méconnu du grand public, il répond tout simplement qu?il n?est nullement le genre d?artiste désireux de se faire une renommée éphémère. Néanmoins, «j?ai rendu un bel hommage à mon village natal, Ahmil (à 49 km de Tizi Ouzou) là où j?ai extrait la première pierre, la matière première de mon premier buste», dit Mellak, qui avoue n?avoir quasiment rien connu de l?histoire ni de la théorie de la sculpture dans laquelle il s?est profondément investi. Il vit son art avec une passion inégalée et fructifiée d?émotions qu?il peut immortaliser en manipulant son marteau et son burin pour enfin penser qu?il n?a quitté l?école trop tôt (9e année) que pour se forger dans l?art et exploiter ses talents avec lesquels il peut laisser des empreintes et un cachet particuliers. Un niveau scolaire insuffisant certes, mais ses ?uvres étaient, sans conteste, le reflet de ses talents qui ne demandaient qu'à être forgés. Il finira par trouver une école de céramique privée à Constantine où il est enfin sorti de sa coquille pour s?ouvrir au vaste monde de la sculpture. Après quatre ans d?études, il rejoint l?Ecole supérieure des beaux-arts d?Alger où «j?ai perfectionné mes talents et trouvé l?épanouissement de mes capacités ensevelies». Toutefois, quand on l?a interrogé sur la signification de ses ?uvres, il nous a répondu modestement qu?il s?agit, en fait, d?une révélation patriotique. «Un véritable artiste n?est qu?un témoin de son époque.» Il a appris, par ailleurs, à l?école d?Alger, à peindre des tableaux lyriques. «J?en ai réalisé une dizaine dont la plus grande partie porte sur la vie des femmes kabyles et l?histoire des vieilles maisons qui sont, par malheur, en voie de disparition», regrette Mellak qui conclut, amer, le manque de reconnaissance pour l'art et l'artiste en Algérie.