Selon une enquête effectuée par le Centre national d?études et d?analyses pour la planification, 30 % des élèves quittent l?école à cause des programmes scolaires alors que 65 % le font à cause de conflits avec leurs professeurs. L?enquête effectuée en 2005 par le Centre national d'études et d'analyses pour la planification (Ceneap), qui a révélé ce chiffre ahurissant, estime que la population concernée par ce phénomène «se situe entre 6 et 24 ans». Dès lors, il faut agir rapidement pour faire cesser la saignée, plaidaient, jeudi, les participants à la journée d?étude sur le phénomène organisée par l?association d?alphabétisation Iqraâ. Il y a une année, presque jour pour jour, un rapport du Cnes avançait pratiquement le même chiffre. Un demi-million d?élèves dont 150 000 en fin de la 9e AF quittent les bancs de l?école sans diplôme ni qualification, lit-on en résumé dans ledit rapport qui s?arrête seulement au constat. (Lire InfoSoir, édition du 16 janvier 2005). «Sur 100 élèves, huit seulement obtiennent leur baccalauréat dont cinq poursuivent leurs études universitaires», a précisé, chiffres à l?appui, Saïd Benmerad, chercheur au Ceneap dont l?étude visait «à évaluer le profil sociodémographique des exclus du système éducatif et à actualiser les données documentaires sur le phénomène de la déperdition». Selon ce chercheur, la raison première est à chercher du côté de la mentalité, notamment chez les garçons. «Ces derniers ne voient plus dans l'école un moyen de réussite sociale», affirme-t-il avant d?avancer en guise d?arguments que «30 % des élèves âgés entre 11 à 14 ans quittent l'école à cause des programmes scolaires alors que 65 % le font à cause de conflits avec leurs professeurs». La population masculine reste, pour les rédacteurs de l?enquête, la plus touchée par le phénomène notamment dans les cycles d'enseignements moyen et secondaire. Par ailleurs, le niveau socio-économique et la mentalité de certaines familles, notamment rurales, qui interdisent l'instruction à leurs filles, ainsi que les problèmes liés au transport et à la restauration figurent entre autres parmi les principales causes de la saignée. Contestant ce chiffre d?un demi-million d?élèves qui quittent prématurément l?école, le représentant de la tutelle, Boubeker Khaldi, a, dans son intervention, recommandé d?abord de définir ce qu?est le concept de déperdition scolaire en l?absence d?étude et d?enquête fiables. «Il n?y a pas d?étude fiable qui infirme ou confirme ce chiffre», s?est-il contenté de dire. Quelle serait donc la solution à préconiser pour pouvoir parer au plus pressé ? «l?école de la deuxième chance», pensent les séminaristes, surtout que près de 75% des jeunes ciblés veulent rejoindre des Centres de formation professionnelle pour «améliorer leur situation socioéconomique», comme le révèle l?étude. Dans ce contexte, en prenant exemple sur un modèle français, Essaïd Taïeb, professeur à l'Ecole nationale d'administration (ENA), a présenté, pour sa part, un dispositif pour la création d'une «école de la deuxième chance» en Algérie. Cette dernière serait basée sur l'exploitation des établissements scolaires et des centres de formation pour y dispenser des cours du soir. L?orateur a par la même souligné l'importance de créer ce genre d'école à même de récupérer les nombreux élèves sujets à la déperdition scolaire.