Prévention n Une opération «fluor» pour les élèves est lancée dans les écoles de la wilaya. Objectif : arrêter le fléau causé par une mauvaise dentition. De 1994 à 2000, les bilans effectués à partir du support du programme de santé scolaire font ressortir, selon un document du ministère, le constat suivant : la carie dentaire est la pathologie la plus fréquente en milieu scolaire avec une prévalence de 37 à 40%. Une enquête effectuée il y a quelques années au niveau d'une école à Alger-Centre a fait ressortir une prévalence carieuse de 96,15 % chez les garçons et de 91,66 % chez les filles. Une autre enquête, menée par le ministère de la santé, avec la collaboration de l'OMS dans des localités telles que El-Kala, Annaba, Khemisti, El-Khroub, El-Oued, Staouéli, Oran et Ghriss, a fait ressortir que sur 6 000 élèves âgés entre 6 et 8 ans, la prévalence carieuse est de 67%. Aussi, afin de renforcer la prévention de la carie dentaire, un comité national a été constitué cette année par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour l'administration du fluorure de sodium aux élèves des 1re, 2e et 3e années primaires sous forme de comprimés de 1 mg. La wilaya de Tipaza a été choisie comme wilaya pilote pour «le programme fluor» qui sera généralisé incessamment à travers le territoire national «puisque l'Algérie a finalement sa cartographie en matière de fluor, ce qu'elle n'a jamais vu depuis son indépendance», déclarera Malik Ouahib, médecin coordinateur de la santé scolaire au secteur sanitaire de Koléa et membre du groupe de travail pour le programme fluor au niveau du ministère de la Santé. Ce groupe de travail a, lui-même, réalisé cette cartographie en l'espace de quatre mois. Il est constitué d'éminents professeurs en chirurgie-dentaire, de représentants de l'ADE, du service de toxicologie de l'hôpital Mustapha (Alger), de médecins coordinateurs de la santé scolaire (ODF et soins généraux) ainsi que des représentants du ministère. Le secteur sanitaire de Koléa, qui regroupe 12 Unités de dépistage et de suivi (UDS) de la santé scolaire, a vu la formation de 13 dentistes qui ont, à leur tour, tenu des séances d'éducation sanitaire sur le fluor en se déplaçant vers les écoles ciblées. «Il s'agit d'expliquer aux élèves aussi bien qu'aux parents que le fluor c'est bien mais le brossage des dents passe avant», dira Ali Djida, chirurgien-dentiste, coordinateur de la santé scolaire. Le Dr Ouahib, pour sa part, se désolera du fait que le réflexe du brossage des dents n'est pas encore acquis. «Les parents doivent jouer le jeu et adhérer à ce programme», dira-t-il en nous informant de la réalisation d'une chanson, enregistrée sur CD, interprétée par deux jeunes rappeurs d'Alger en langues arabe et française : «Le fluor seul n'est pas suffisant, le brossage doit être constant.»