Résumé de la 3e partie n Dalila reçoit un nouveau message de Mourad, transmis par son frère. Elle pense lui répondre pour lui dire qu?elle va se marier, mais elle ne veut pas lui causer de chagrin. Elle se fiance deux jours plus tard avec Rabah. Les deux familles n?ont invité que quelques proches et amis, de sorte que la cérémonie a pris un caractère intime. Dalila est éblouissante dans sa robe de fiançailles et Rabah n?a cessé de la couver du regard. ? Comme il semble t?aimer ! lui dit sa s?ur Souad après la cérémonie. Et toi, c?est à peine si tu le regardais ! ? Ce n?est pas ma faute, dit la jeune fille qui réprime une envie de pleurer. ? Je sais, soupire Souad, mais le pauvre Rabah ne mérite pas le sort que tu lui fais ! ? Je sais, dit Dalila. Sa s?ur a raison, Rabah ne mérite pas qu?elle le traite de la sorte. Après tout, il ne la force pas, comme ses parents, à l?épouser et jusqu?ici, il s?est toujours montré courtois et bien intentionné à son égard. Elle a aussitôt une idée : et si elle allait le retrouver et lui dire la vérité ? Elle en aime un autre qui, à cause d?elle, se retrouve en prison ! C?est lui qu?elle veut épouser, c?est avec lui qu?elle veut faire sa vie ! Elle lui serait éternellement reconnaissante s?il la délivrait, s?il renonçait à elle et la laissait suivre sa voie ! Mais quelle serait la réaction de Rabah ? Va-t-il, gentil comme il est, compatir au malheur de sa cousine et accepter, comme elle le lui demande, de la «libérer» ou va-t-il s?offusquer de ses révélations et en faire un scandale ? Elle ne peut rien savoir? Rabah est gentil, mais sans doute est-il comme tous les autres, fier, intransigeant pour ce qui est de la morale. Et la morale, comme on l?a toujours appris à Dalila, est d?obéir à ses parents et, pour une jeune fille, de préserver sa chasteté ! Mais est-ce attenter à la bonne moralité que d?aimer un homme ? Est-ce un crime, pour une fille, de choisir l?homme avec qui elle veut partager sa vie ? L?homme, lui, n?a-t-il pas ce droit fondamental ? Pourquoi la femme, elle, ne l?aurait-elle pas ? Elle réfléchit encore à ce qu?elle doit faire. Finalement, elle décide de ne rien tenter par peur du scandale, par peur de la réaction de ses parents. Elle sait que si elle remet en cause ce mariage auquel ils tiennent tant, ils ne le lui pardonneront jamais ! Elle aura alors tout perdu : Mourad, Rabah et sa famille ! La mort dans l?âme, elle se soumet donc à son destin. Les jours vont passer avec une rapidité fulgurante et très vite, la date du mariage arrive. Elle se laisse conduire par les matrones au bain, puis habiller. Elle écoute, indifférente, les chants, elle regarde les femmes danser, puis elle se laisse conduire dans la voiture qui la ramène chez son époux. Dans la chambre nuptiale où elle attend son mari, sa dernière pensée est pour Mourad. Et elle se rappelle les mots d?une de ses lettres. «Tu es à moi et tu ne seras qu?à moi? Nul ne pourra t?enlever à moi.» Hélas, se dit-elle, et elle se met à pleurer. (à suivre...)