Situation n Evoluant à l?ombre des mutations du port, l?Entreprise de réparation navale de Béjaïa (Erenav) reste foncièrement méconnue du grand public qui, souvent, la confond avec un atelier spécialisé de cette infrastructure. Pourtant, elle demeure totalement autonome, même si en tant que service maritime annexe, son développement en est fortement tributaire. Outil stratégique à la disposition des armateurs, elle joue un rôle socio-économique de première importance, étant un instrument certain de génération ou d?économie de devises. Retranchés dans les terre-pleins de l?arrière-port, ses bâtiments vieillots, datant en partie de l?ère coloniale, n?invitent pas à la curiosité. Un agglomérat de hangars et de bureaux inpersonnels semés à l?extérieur de l?enceinte portuaire, dont l?accès difficile accentue l?anonymat, voire l?isolement. La route y conduisant, en effet, est dans un piteux état que beaucoup y trouvent motif à s?en détourner. A l?intérieur de l?unité, l?espace aménagé en quatre ateliers respire le labeur, l?ordre et la précision. Des dizaines de techniciens s?y emploient à usiner, aléser, guillotiner des pièces mécaniques et des organes pour embarcations à la limite de la perfection. Sortie des limbes en 1987, dans le sillage de la création de l?Entreprise dont le siège se trouve à Alger, l?unité de Béjaïa a fait une évolution appréciable, en s?imposant comme un partenaire premier pour toutes les entreprises maritimes et les armateurs de l?Est algérien, auxquels elle offre une palette de services pour la réparation navale. Le commandement des forces navales, les entreprises des ports de Skikda et de Béjaïa et les compagnies de travaux de dragage et tant d?autres font partie de ses fidèles clients. Pas moins de douze navires, tous types confondus, ont transité durant l?année 2005 par ses ateliers, représentant un chiffre d?affaires de 350 millions de dinars. L?unité, qui dispose d?un dock flottant depuis 1989, a les moyens, en effet, d?accueillir des navires de commerce, de servitude, de passagers et des armements de pêche. Mais pour des raisons objectives liées à l?exiguïté du site, elle ne peut augmenter ses commandes au-delà de son plan de charge actuel, soit une moyenne de deux navires par mois. En fait, la contrainte majeure réside dans l?absence d?un quai maritime. Cet impondérable, dont la levée nécessite un investissement lourd, est entrevu comme un élément essentiel pour consolider l?état de l?unité qui n?ambitionne, par ailleurs, rien moins que de réduire la part de dépendance de la flottille de la région envers les centres de réparation se trouvant sur l?autre rive du Bassin méditerranéen.