Une dizaine de jours après les déclarations du directeur de la SGP Sogeport, Fayçal Khellil, à propos de l'incapacité de l'Entreprise de réparation navale (Erenav) à répondre à la demande et son recours aux soumissionnaires, le syndicat dément ces informations et fait des révélations sur l'évolution chiffrée de l'entreprise. Dans une déclaration publique, Hamid Zeroual, secrétaire général de l'organisation syndicale, s'est interrogé sur les visées inavouées du responsable, « si ce n'est de préparer le bradage d'une entreprise en pleine expansion ». Pour le syndicaliste, l'Erenav « a investi un total de 742 millions de dinars sur ses fonds propres dans la formation des hommes en Algérie et 52 millions de dinars à l'étranger et 690 millions de dinars dans l'acquisition de nouveaux équipements de production. Ce qui lui a permis de faire évoluer progressivement son chiffre d'affaires. Elle est passée de 501 millions de dinars en 2002 à 577 millions de dinars en 2003, puis à 886 millions de dinars en 2004, à 1272 millions de dinars en 2005 et à 1337 millions de dinars en 2006. Elle détient aujourd'hui 22% du marché national de la réparation et 90% de la réparation des remorqueurs ». Hamid Zeroual estime que la société, en cours de certification ISO 9001/2000, a connu un essor considérable ces dernières années, « grâce aux efforts de ses employés et de l'équipe dirigeante ». Des efforts qui ont permis d'ailleurs, indique le syndicaliste, de la placer comme représentant exclusif de la société allemande MTU, de renommée mondiale, spécialisée dans la fabrication des moteurs diesel marins, et également partenaire en matière de coopération avec la firme Man, agissant dans le même secteur d'activité. « Il est important de rappeler aussi que depuis 2003, l'Erenav a mis en service un nouvel atelier pour la réparation des turbocompresseurs dirigés par de jeunes techniciens formés en France. Un autre atelier de régulateurs de moteurs diesel est actuellement en phase de montage à Alger, alors qu'un service complémentaire d'assistance technique, de conseil et de suivi de la construction de navires à l'étranger a été également ouvert pour la clientèle. Dans ce cadre, une quinzaine de techniciens ont suivi pour le compte des entreprises portuaires la construction des derniers remorqueurs qu'elles ont acquis de la Hollande, de la Roumanie, de la Pologne et d'Espagne. » Le syndicaliste rappelle en outre les différents rapports établis par des étrangers sur la gestion et l'avenir de l'Erenav. Il cite l'étude réalisée à la demande du ministère de la Participation et de la Promotion des investissements, dans le cadre du programme d'appui à la restructuration industrielle et à la privatisation, qui fait ressortir les bénéfices de l'entreprise en dépit de « la forte sous capitalisation. Elle dispose de ressources humaines performantes, d'une très bonne image, et son marché est important. Elle présente ainsi un fort potentiel qui peut la conduire à une position de premier ordre parmi les chantiers navals de la Méditerranée ». Autant d'arguments, ajoute M. Zeroual, qui montrent que l'entreprise peut « devenir un fleuron de la réparation navale et sa privatisation serait une perte ». De ce fait, le syndicaliste interpelle les pouvoirs publics, et ce, dit-il, par respect aux efforts et sacrifices consentis par les travailleurs et aux clients qui continuent à faire confiance à l'entreprise. Il est à rappeler que lors de la conférence de presse animée le 30 octobre dernier par Fayçal Khellil, il a déclaré : « Nous voulons mettre en place un partenariat gagnant-gagnant. A l'heure actuelle, l'Erenav n'assure pas totalement les 20% puisqu'elle a recours à des commissionnaires pour l'assistance technique. »