Réaction n Ahmadinejad défie les puissances nucléaires de l'ONU et aspire à traduire Bush «devant le tribunal des peuples». Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré, ce mercredi, dans un discours télévisé, vouloir traîner son homologue américain, George Bush, devant «le tribunal des peuples pour crimes». Ahmadinejad a fustigé dans son discours «ceux qui ont les mains dans le sang des peuples jusqu'au coude, qui sont impliqués partout où il y a des guerres et l'oppression, qui déclenchent des guerres en Asie et en Afrique, tuent des gens par millions». «Dans un avenir proche, nous allons vous juger devant le tribunal des peuples», a dit le président iranien à l'adresse de son homologue américain. «Durant le siècle passé, vous avez déclenché de nombreuses guerres et pendant la Seconde Guerre mondiale, vous avez tué plus de 60 millions de personnes. Aujourd'hui encore, partout où il y a des crimes et l'oppression, partout où il y a des régimes anti-populaires, vous êtes présents», a-t-il encore ajouté. «Vous qui soutenez les crimes du régime fantoche sioniste, vous qui soutenez la destruction des maisons des Palestiniens, vous n'êtes pas qualifiés pour parler des Droits de l'Homme et des libertés», a-t-il dit. Ahmadinejad s'exprimait au lendemain du discours de l'Union, du président américain, dans lequel il a critiqué «une petite élite cléricale qui isole et opprime son peuple» en Iran. Le premier responsable iranien a défié, auparavant, les puissances nucléaires du Conseil de sécurité de l'ONU en les qualifiant de «puissances de paille» qui n'empêcheront pas l'Iran de poursuivre son programme nucléaire. Sur un autre registre, le président Ahmadinejad a menacé, hier, mardi, de ne plus appliquer le protocole additionnel, qui autorise l'Aiea à mener des inspections poussées sur le programme nucléaire iranien, si son dossier était transmis au Conseil de sécurité. «En cas d'envoi du dossier iranien au Conseil de sécurité des Nations unies, la République islamique d'Iran, et conformément à la loi votée par le Parlement, sera obligée de cesser l'application volontaire du protocole additionnel», a déclaré Mahmoud Ahmadinejad. «Nous ne renoncerons pas à notre droit à l?enrichissement», a-t-il certifié. Et de poursuivre : «Certains veulent avoir le monopole de l'énergie nucléaire et en priver les autres peuples et ils pensent que, s'ils réussissent à empêcher l'Iran de maîtriser la technologie nucléaire civile, ils pourront en faire de même avec les autres pays.» Ils soutiennent, indique-t-il, un régime illégitime dans la région qu'ils ont équipée avec des armes nucléaires, dans une allusion faite à Israël. Et parallèlement, «ils ne peuvent supporter que l'Iran fasse de la recherche scientifique sous le contrôle des caméras de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea)», a conclu le président iranien.