Evénement n L?établissement Arts et Culture organise, les 13, 14 et 15 février, des journées théâtrales placées sous le thème «Théâtre, cité et citoyenneté». S?inscrivant dans le cadre de son programme consacré à la culture de proximité, ces rencontres ambitionnent d?ouvrir un cadre de réflexion et d?échange de points de vue et d?expérience en matière de pratique théâtrale entre les universitaires et les dramaturges, entre les journalistes et même les amateurs du 4e art. Tous débattront du rôle que peut jouer, aujourd?hui, le théâtre dans la ville et sa contribution à l?ancrage du concept de citoyenneté. Ces rencontres s?articuleront autour de plusieurs thèmes, à savoir «la relation du théâtre et de la citoyenneté», «la place qu?occupe aujourd?hui l?art de la scène dans la cité», «comment inscrire le concept de citoyenneté dans les textes dramatiques», «comment fonctionne le théâtre dans la cité actuelle et quelle place occupe-t-il dans l?imaginaire» et bien d?autres encore. Autant de thèmes qui seront exposés et développés par les professionnels du théâtre aussi bien algériens qu?étrangers, à l?instar de Ziani Chérif Ayad, Omar Fetmouche, Slimane Benaïssa, ou encore Jean-Yves Picq, Christiana Page, Olivier Neveux? En marge des conférences et débats, des lectures de textes, des représentations théâtrales ainsi que des expositions de livres et de photographies ayant pour trait le 4e art seront au programme de ces journées qui s?étaleront, rappelons-le, sur trois jours. En organisant des journées consacrées au théâtre et à sa pratique, l?on ne peut s?empêcher d?aborder la question de la critique dramaturgique. Effectivement, la critique théâtrale s?avère en soi une problématique dans l?ensemble de l?exercice de l?art des planches en Algérie. Y a-t-il une critique ? proprement dite ? en matière de fait théâtral en Algérie ? Certains prétendent qu?en effet, il y a un travail qui se fait en ce sens ; d?autres, en revanche, plus réalistes, se veulent prudents sur la question et ne se prononcent qu?en termes concrets et de «raisonnabilité». En fait, ce qu?il faut retenir, c?est que les travaux réalisés sur la pratique théâtrale par des universitaires ou des spécialistes dans le domaine abondent, mais qu?une critique journalistique s?avère absente ces dix dernières années, sachant que la critique journalistique a servi le mouvement théâtral dans son évolution et son affirmation comme tel, et cela à travers les portraits, les entretiens et la publication de certaines contributions. A souligner que la critique journalistique revêt une qualité de référence documentaire pour les universitaires et les chercheurs. l Si la critique journalistique est absente, c?est parce que les journaux, eux-mêmes, n?accordent plus d?importance à l?exercice culturel, notamment la pratique théâtrale. Les journaux s?abstiennent d?engager des professionnels du théâtre pour alimenter leurs colonnes et contribuer ainsi à la mise en place d?instruments susceptibles de dynamiser l?action théâtrale dans ses divers aspects. Les journalistes, qui se consacrent au 4e art, n?ont pas la formation ni la compétence requises en la matière. Ils se limitent à effectuer un simple compte-rendu ? de nature descriptive ? d?une pièce théâtrale. Ils ne font que rapporter les faits alors qu?il est essentiel d?interroger la pièce. Par ailleurs, l?activité théâtrale a baissé ces dernières années en raison de la crise qu?endure ce secteur aux plans structurel, fonctionnel, financier et même dans le domaine de la création, voire de l?innovation (écriture, scénographie, mise en scène, interprétation?). Par ailleurs, concernant les travaux universitaires, nombreux sont ceux dont on recommande la publication car ils sont considérés, selon les professionnels du théâtre, comme «une critique académique et une matière de référence qui servira à l'enrichissement des projets de recherche sur la dynamique du théâtre en Algérie».