Résumé de la 7e partie n Rosa, la fille du cousin du père de Djamel, est éprise de ce dernier qui vient d?être nommé médecin à l?hôpital du bourg. Deux mois ont passé, Djamel s?est peu à peu habitué au bourg ainsi qu?à son travail. Il est partout respecté et ses parents comme ses voisins cherchent tous à lui faire plaisir. En fait, on est content que le fils d?un fils du pays soit revenu soigner les siens et peut-être vivre définitivement parmi eux. Les filles du voisinage ? et elles sont nombreuses ? lorgnent vers lui : il faut dire qu?il est célibataire et que c?est un beau parti. Sa grand-mère, elle, a déjà lancé l?«information» que le jeune homme se mariera au pays et s?y fixera. Elle a dit aussi qu?elle commence à «prospecter» le terrain pour choisir à son petit-fils la femme qui lui convient. Inutile de dire qu?on lui fait la cour, pensant que c?est à elle que reviendra le choix de cette femme ! Rosa, éprise de Djamel, rêve que cette femme sera elle ! Depuis que Djamel est arrivé, elle n?arrête pas de se regarder dans la glace, la pauvre petite. Tantôt, elle se dit qu?elle a toutes ses chances : n?a-t-elle pas de beaux yeux noirs et de longs cils que sa mère compare souvent à des ailes d?oiseau ? Et sa chevelure, longue et soyeuse, n?est-elle pas faite pour susciter le désir d?un homme ? Sa peau est blanche comme de l?ivoire et si elle est un peu corpulente, elle n?est pas disgracieuse? Et puis, elle regarde son nez : tantôt elle plonge dans le plus noir désespoir, en se disant qu?il l?enlaidit, parfois, elle minimise son volume et le trouve presque proportionné à son visage. Et puis, n?est-ce pas, là, le détail qui met en valeur sa beauté. «On ne peut pas être parfait, dit avec philosophie sa mère, tu dois t?habituer, à ce défaut !» Elle, elle veut bien s?y habituer, mais ce sont les autres qui sont rebutés par son appendice nasal : des femmes sont venues demander sa main, mais elles ont trouvé dommage que son nez soit si gros. Elles ont toutes promis de revenir avec leurs fils, mais aucune n?est revenue? Ce matin, elle pense à tout cela, en faisant les lits de la chambre de ses frères. Elle s?est arrêtée et s?est placée devant la glace de l?armoire pour se regarder. ? Qu?est-ce que tu fais encore devant la glace ? Elle sursaute : c?est sa mère qui vient d?entrer dans la chambre. ? Oh, rien dit-elle, en rougissant Elle se remet aussitôt aux lits. ? Demain, c?est jeudi, dit-elle, nous invitons Djamel et sa grand-mère à déjeuner ! ? Ah oui, dit-elle ? Oui, dit Dahbia, fais-toi belle ! La jeune femme rougit encore. Belle ? Mais pourquoi ? ? Mais pour que Djamel te remarque ! Je crois que la vieille Fatma est en train de prospecter le terrain? La semaine prochaine, la mère et le père de Djamel seront là, peut-être que ce sera pour parler de cela ! ? Tu crois ? demande la jeune femme dont le c?ur se met à battre d?émotion. ? Oui, alors, essaye de te mettre en valeur ! (à suivre...)