Politique n Hamas doit présenter aujourd?hui son gouvernement à Mahmoud Abbas censé lui donner son aval. Le Premier ministre désigné, Ismaïl Haniyeh, dont le mouvement a remporté 74 des 132 sièges du Conseil législatif (CLP, Parlement), a annoncé une rencontre ce soir avec M. Abbas à Gaza. Il a confirmé qu'aucun autre mouvement n'avait accepté de rejoindre un gouvernement Hamas hormis le Front populaire de libération de la Palestine (Fplp), qui n'a toujours pas donné sa réponse. Ce cabinet «sera formé avec des technocrates et des indépendants», a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse à Gaza. M. Haniyeh a indiqué avoir eu un entretien téléphonique avec M. Abbas vendredi, mais n'avoir pas reçu encore le feu vert de sa part. «J'espère qu'il acceptera notre gouvernement», a-t-il affirmé. «Le président ne va pas rejeter le gouvernement du Hamas car il ne veut pas poser des obstacles au cabinet qui obtiendra la confiance du Conseil législatif», a estimé le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina. M. Haniyeh, qui a été chargé de former le cabinet le 21 février, a informé, vendredi soir, par lettre, la présidence palestinienne que le gouvernement était «prêt», selon un porte-parole du groupe parlementaire du Hamas, Salah Bardawil. M. Abbas n'a, semble-t-il, d'autre choix que d'accepter un cabinet islamiste sous peine de voir les institutions politiques entièrement bloquées. Il va cependant demander au Hamas de respecter la charte de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui stipule une solution négociée du conflit israélo-palestinien sur la base des accords signés entre l'Autorité palestinienne et l'Etat hébreu, selon son porte-parole. La communauté internationale a demandé au Hamas de reconnaître Israël et les décisions internationales prises au cours du conflit, d'abandonner la lutte armée et de s'engager à négocier avec l'Etat juif. Un mois environ après le début des tractations, le mouvement islamiste n'est pas parvenu à former un gouvernement de coalition, pourtant populaire auprès des Palestiniens. Sans partenaires jugés crédibles par les pays occidentaux, comme le Fatah, un tel gouvernement risque d'être isolé politiquement, financièrement et soumis à d'intenses pressions internationales alors qu'Israël a déjà interrompu le transfert mensuel de 50 millions de dollars en taxes dues à l'Autorité palestinienne.