Route impraticable et insécurité sont les maux de cette zone industrielle livrée à la merci des agresseurs et des voleurs. Ses responsables ne cessent de lancer des SOS, restés sans écho. Des centaines d?emplois sont, de ce fait, menacés, dans l?indifférence totale. La cité déchue, avec ses maisons enchevêtrées les unes dans les autres, forme un îlot à part. Dans le vieux Semmar, deux mondes parallèles suivent les courbes des paysages désertiques et poussiéreux. La grande avenue s?avère exiguë pour la multitude de camions et de voitures qui se serrent non loin des baraquements qui, depuis la fin des années 1980, agressent les vastes étendues verdâtres. Des gamins, au regard d?adulte, guettent les passagers. Le matin, ils vont à l?école; l?après-midi ils volent. Dans les rues non bitumées, pauvres et pickpockets croisent quotidiennement la richesse des gens plus aisés. Il est extrêmement difficile, surtout en hiver, pour un véhicule de transport public ou tout autre engin de circuler dans ce quartier où la boue arrive jusqu?aux genoux. A quelques mètres de là, la zone industrielle compte une dizaine d?entreprises, qui, bien que payant leurs impôts rubis sur l?ongle, éprouvent, selon leurs propriétaires, toutes les peines du monde à recevoir à temps leur matière première et attendent les clients qui ne viennent plus à cause de la route défoncée et de l?insécurité qui règne depuis des années et dont les acteurs principaux ne sont autres que des jeunes et gamins qui, profitant de culs-de-sac, véritables traquenards pour les camionneurs, tendent des guet-apens afin de s?emparer des cargaisons. Les craintes des entreprises, des employés et des cadres dirigeants sont grandes. A cause d?une route que les collectivités locales semblent refuser de niveler, préférant se rejeter la balle, la production a baissé de près de 50%. Effet immédiat : un impact direct sur la rentabilité et donc sur l?équilibre financier des entreprises.