Plaintes n Il ne se passe pas un jour sans qu'on parle d'agressions dans la Zone industrielle de Gué de Constantine. Des dizaines de conducteurs de semi-remorques ? qu?ils viennent pour ravitailler les entreprises en matières premières ou, comme c'est souvent le cas, pour s?approvisionner ? ont eu le malheur d'être pris au piège, sur quatre kilomètres de route impraticable, par des bandes de voleurs sans foi ni loi armés de bâtons et de barres de fer, qui, profitant de l'immobilisation des véhicules dans les culs-de-sac et autres cratères, font main basse sur tout ce qu'ils trouvent. Aujourd?hui, si l?état totalement défoncé de la route fait le malheur des camionneurs ou des automobilistes, il est tout à fait clair que cette situation ? à propos de laquelle les collectivités locales semblent être aux abonnés absents ? profite honteusement à des hordes qui ne reculent devant aucun stratagème pour semer la terreur et la désolation. Les dépôts de plaintes, aussi nombreux soient-ils, au commissariat du Gué de Constantine ou au groupement de gendarmerie de Aïn Naâdja, ne servent finalement pas à grand-chose, sinon à provoquer quelques descentes de police sans grand résultat car une fois leur forfait accompli, les voleurs disparaissent vite dans la nature, tout heureux d?avoir escamoté une cargaison de téléviseurs ou de machines à laver de la Sonaric, ou alors des métaux ferreux venant de l?EMB, la société qui dispose de la plus grande superficie dans la zone industrielle. En fait, il est très rare qu?un malfaiteur soit arrêté tant les vols se font en l?absence de témoins gênants. Quelquefois les victimes n?ont pas franchi plus de dix mètres à l?intérieur de la zone industrielle qu?elles tombent dans un traquenard tendu par des voyous qui sortent tels des félins des bidonvilles avoisinants pour imposer leur funeste loi, de jour comme de nuit, emportant leur butin en laissant les semi-remorques comme de grandes tombes profanées. Les voleurs, pourtant connus à Gué de Constantine, poursuivent leur triste besogne.