Les 29 inculpés pour les attentats du 11 mars 2004 à Madrid encourent des peines de prison qui, pour certains, pourraient dépasser les 32 000 ans, même si la durée maximale de détention est de 40 ans. Sur les six principaux inculpés, l'Espagnol José Emilio Suarez Trashorras est celui qui risque la plus forte condamnation. Il devra répondre des 191 assassinats terroristes du 11 mars, mais aussi de la mort d'un policier tué le 3 avril lors du suicide à l'explosif de sept présumés terroristes dans un appartement à Leganès, au sud de Madrid. Trashorras est également inculpé de 1 755 tentatives d'assassinat, soit autant que le juge del Olmo comptabilise de blessés le 11 mars, et de 18 tentatives d'assassinat, soit le nombre de policiers ayant survécu à l'explosion de Leganès. Il risque de 20 à 30 ans par assassinat et 15 ans par tentative. L'accusation pourra donc requérir jusqu'à 32 355 ans de prison. Si on y ajoute les réquisitions maximales possibles pour ses autres inculpations (collaboration avec une organisation terroriste, dégâts matériels, trafic d'explosifs, vol de voiture, falsification de documents), le total atteint 32 489 ans de prison. Les cinq autres principaux inculpés, les Marocains Djamel Zougam, Youssef Belhadj, Abdelmajid Bouchar et Hassan El Haski et l'Egyptien Rabei Ousmane Sayed Ahmed, risquent chacun jusqu'à 32 169 ans de prison au titre des 191 assassinats, 1 755 tentatives d'assassinats, appartenance à une organisation terroriste et dégâts matériels. La réclusion à perpétuité n'existe pas en Espagne, mais les peines de prison sont cumulatives.