Un Syrien, interpellé vendredi dernier près de Valence (sud-est de l'Espagne) en liaison avec les attentats du 11 mars à Madrid, a été maintenu en détention pour 72 heures, hier, par le juge Juan Del Omo, qui a, en revanche, libéré un Algérien interpellé le même jour, ont indiqué des sources judiciaires. Le Syrien, Safwan Sabagh, 41 ans, dont les numéros de téléphone avaient été trouvés dans une voiture de marque Skoda, utilisée par les terroristes du 11 mars et retrouvée à Alcala de Henares, point de départ des trains chargés de bombes, demeure détenu le temps de réaliser des vérifications demandées par la procureur. Le juge Del Olmo a, en revanche, mis en liberté l'Algérien Abdelkrim Beghadali, 41 ans, dont des empreintes avaient été détectées sur un livre de prières trouvé dans les décombres de l'appartement de Leganès, dans la banlieue de Madrid, où sept présumés responsables des attentats s'étaient fait sauter à l'explosif le 3 avril. Seuls six corps ont été identifiés. Selon les mêmes sources, Safwan Sabagh a dit au juge avoir communiqué ses numéros de téléphone à un Algérien du nom d'Allekema Lamari, dont les enquêteurs soupçonnent qu'il pourrait être le suicidé non identifié de Leganès. Beghadali, pour sa part, a expliqué la présence de ses empreintes sur le livre de prières trouvé à Leganès en déclarant qu'il avait envoyé ce livre à Allekema Lamari en 1998 alors que ce dernier se trouvait en détention préventive pour appartenance présumée au Groupe islamique armé (GIA). Vingt personnes suspectes d'implication dans les attentats qui avaient fait 191 morts sont actuellement en détention, dont 18 en Espagne. Aucune n'a encore été inculpée.