Un Espagnol de 16 ans sera jugé à partir de ce mardi à Madrid pour avoir transporté de la dynamite utilisée lors des attentats islamistes du 11 mars, le pire carnage terroriste jamais commis en Espagne. «El Gitanillo» (Le Petit Gitan) est le premier accusé à répondre devant la justice de ces attentats qui ont fait 191 morts et 1 900 blessés dans des trains de banlieue bondés d'employés à l'heure de pointe du matin. Le procureur a requis huit ans de détention dans un centre surveillé, suivis de cinq ans de liberté surveillée, contre «El Gitanillo» pour «transport et remise de substances explosives à un groupe terroriste». Le procès se déroulera jusqu'à jeudi à l'Audience nationale, première instance pénale du pays, dans une salle en sous-sol équipée d'un box blindé où sont d'habitude jugés les membres de l'organisation séparatiste basque armée ETA. «El Gitanillo» a reconnu son implication lors de l'enquête du juge Juan del Olmo qui a permis à ce jour d'identifier 32 auteurs présumés, en majorité des Marocains et des Algériens, dont le procès n'aura pas lieu avant 2005 au plus tôt. «El Gitanillo» a raconté aux enquêteurs comment, début février, il avait transporté 20 kilos de dynamite, de la province des Asturies (Nord) à Madrid, à la demande d'un ami espagnol, José Emilio Suarez Trashorras, ex-employé de la mine Conchita où a été dérobée la dynamite. Egalement en détention provisoire, Trashorras avait demandé à l?adolescent de remettre sa livraison à un de ses contacts maghrébins. Il s'agissait de Jamal Ahmidan, l'un des suicidés de Léganès, considéré par le juge del Olmo comme le chef logistique du commando. «El Gitanillo» avait effectué le trajet de Madrid en bus, la dynamite cachée dans un sac à dos. Trashorras, qui devrait témoigner au procès, lui avait remis en échange environ 1 000 euros. Le 28 février au soir, «El Gitanillo» a dit avoir assisté à la mine Conchita à la remise par Trashorras d'une nouvelle livraison de dynamite à Jamal Ahmidan, venu dans les Asturies avec deux autres Marocains, qui se suicideront également à Léganès après les attentats.