La naissance : un succès fulgurant l «En 1987, il y a eu l?Union nationale des arts martiaux. Ensuite, en 1991, ce fut au tour de la Fédération algérienne de full-contact (Fafc) de voir le jour, suivie en 1995 de la Fédération algérienne de full-kick et thaï-boxing (Fafctba). Après cela, un autre remaniement a eu lieu pour donner naissance à une Association nationale de full-kick et thaï-boxing, puisque les sports de combat sont regroupés à part. Mais au dernier décret sur les fédérations, on est devenu Fédération algérienne de boxe pied poing sur ring qui regroupe : full-contact, semi-contact et light-contact, boxe-thaï, low-kick et savate (ou boxe française).» La fédération : pauvre et délaissée l « Le kick-boxing est un phénomène de mode où le nombre de licenciés et d?adeptes est en nette progression, que ce soit en quantité ou en qualité. En plus du problème financier qui handicape sérieusement le développement de cette discipline, la fédération manque d?un siège et d?une salle fédérale puisque à chaque fois on fait appel, pour les regroupements, au lycée sportif de Draria dont on remercie le premier responsable qui, à chaque fois, vient à la rescousse de la discipline. Avec l?actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, il me semble qu?il va y avoir du changement. Il y a eu déjà trois entretiens avec le président de la fédération et le courant est bien passé. Pour ce qui est des objectifs, il y a la massification de la pratique, l?élite et l?insertion des jeunes. Nous luttons donc contre tous les maux sociaux comme la drogue notamment et ce en profitant du caractère en vogue de cette discipline.» Les jeux Panarabes : bonne récolte l «Par la suite, il y a eu la préparation des jeux Panarabes avec cinq regroupements qui nous ont permis de décrocher quatre médailles d?or, deux en argent et quatre en bronze. On a donc terminé premiers dans le monde arabe en détrônant les Jordaniens et les Marocains, d?autant plus que cette édition s?est déroulée à Alger on se devait donc de montrer de quoi on était capables et qu?on avait le niveau mondial aussi. Les Jordaniens, qui ont un niveau mondial, avaient fait des stages de préparation en Russie, alors que les Marocains se sont préparés en Belgique et aux Pays-bas. Ces deux pays étaient venus d?ailleurs avec l?intention de se partager les titres, mais il fallait compter avec notre équipe nationale. Justement, on a adopté une stratégie qui a fini par payer. En effet, lors des championnats arabes en Tunisie on avait présenté une équipe B au lieu de l?équipe A en plus d?avoir filmé nos adversaires et on s?est préparé pour chaque catégorie.» Les derniers titres mondiaux : honorable l « On a récolté, lors des championnats du monde de 2004, quatre médailles d?or : -54 kg (version full-contact), Belferoum Boulanouar d?Oran; -54 kg (version light-contact), Sifi Ahmed d?Alger; -63 kg (version full-contact), Bouzara Yassine d?Alger et ?73 kg (version kick-boxing), Kadid Mourad d?Oran. Pour les médailles d?argent, il y a Anane Brahim de Tlemcen, Khaled Mehdi de Constantine et en médaille de bronze Sifi Ahmed en light-contact, Bensalem Nabil (-67 kg) de Tlemcen et Lokdaï Farid (-91 kg).» Les échéances : jeux Panarabes et Africains 2007 l «Au niveau de l?élite, et après avoir raté une participation aux derniers Championnats du monde, nous préparons désormais les jeux Panarabes qui se dérouleront probablement au Liban et les jeux Africains d?Alger en 2007. Ce sont, pour l?instant, les priorités de la fédération. Pour rappel, notre participation aux derniers Championnats du monde au Canada et aux USA ne devait coûter que 3 millions de dinars, soit la prime de signature d?un joueur de Nationale Une de football, alors que cette somme est allouée comme budget annuel de la fédération. Sept disciplines en une fédération, c?est beaucoup. Parmi ces sept disciplines, il y en a une qui a des chances de devenir une discipline olympique, en l?occurrence le full-contact. Après le niveau arabe, on vise l?Afrique. Hélas, les gens ne s?engagent pas pour aider cette discipline. Un athlète professionnel sera pris en charge par la commission professionnelle et non par la fédération, et ce à travers l?organisation de galas pour récolter le maximum d?argent qui puisse financer des opérations de la fédération en direction des jeunes talents. » La déception : forfait aux derniers Championnats du monde l «En 2005, on a fait cinq stages pour l?équipe nationale, un regroupement avant le gala professionnel qui devait se tenir au mois de mai, mais qui a été reporté. Le dernier s?est déroulé durant le ramadan. En tout, deux stages ont été organisés pour les Championnats du monde qui se sont déroulés à Agadir, au Maroc, dans la version boxe-thaï et low-kick où l?on a ramené une médaille de bronze, toujours avec l?équipe B. L?équipe A, pour sa part, s?est préparée durant tout le mois du ramadan en prévision des Championnats du monde qui se sont déroulés simultanément au Canada et aux USA. Malheureusement, on n?a pas pu prendre part à ces joutes en raison d?un manque de budget. Car, il faut reconnaître que les finances sont le principal problème de notre discipline. Pourtant, sur le plan technique le travail a été fait et le calendrier international a été déposé à temps. La fédération s?est agrandie, mais le budget n?a pas bougé. Nous sommes toujours à la recherche de sponsors et on saisit l?occasion de votre visite pour lancer un appel à tous ceux qui veulent aider ce sport à se développer car il peut générer beaucoup de dividendes et sur plusieurs plans. Il faut reconnaître que chez nous, le sponsoring est un état d?esprit et on ne donne que pour le football par exemple, le reste ne constitue pas vraiment un intéressement. Il y a donc un gros travail de vulgarisation à faire pour cette discipline cousine de la boxe qui se déroule également sur un ring.» L?encadrement : de qualité, mais insuffisant l «En ce qui concerne l?encadrement, je suis Louali Abdelghani-Abdeslem, le Directeur technique national (DTN). J?ai des entraîneurs nationaux, deux pour l?équipe nationale masculine, un entraîneur national pour l?équipe seniors féminine et pour les juniors filles et garçons on a un seul entraîneur. Pour les cadets, on n?a pas encore d?entraîneur national mais plutôt un directeur des jeunes talents. Il y a des clubs qui ont leurs entraîneurs (2 à 3 par club). Ces entraîneurs font leur qualification au niveau de la wilaya et les qualifiés de chaque ligue sont retenus. L?entraîneur national est un conseiller en sport, mais il existe des techniciens supérieurs tous spécialisés dans la discipline. Au plan wilaya, il y a des entraîneurs de premier, de deuxième et troisième degrés.» Le matériel : trop cher ! l «Pour ce qui est du matériel pédagogique, on trouve sur le marché actuellement du matériel non homologué. On travaille avec, mais il coûte cher. Pour l?élite, on utilise du matériel importé et homologué évidemment. Le kit essentiel se compose de casque, protège-dents, bandages, gants, coquille de protection, plastron (protège-poitrine) pour les filles, protège-tibias et protège-pieds. Pour les entraînements, il faut également des sacs, un ring, des boucliers de frappe, des sacs muraux, des putching-balls. Pour vous donner une simple idée sur les prix, un ring homologué coûte 1 million de dinars ! » Le projet : kick-boxing pro Algérie l «Il existe une compétition nationale, mais qui reste très peu médiatisée. D?ailleurs, c?est pour cette raison que nous avons mis en place une commission professionnelle de kick-boxing Algérie qui, elle, s?occupera de vulgariser la pratique pro. Ce que vous voyez sur Eurosport par exemple, c?est professionnel. C?est comme dans la boxe, il y a les pros qu?on connaît comme Benguesmia, et les amateurs qui, eux, ne sont pas souvent connus et qui portent des casques. La boxe professionnelle a des sponsors, ce qui n?est pas le cas pour l?équipe nationale de boxe amateur.»
