Les débats entre le désert et la steppe sont âpres. La nature a horreur du vide, dit-on. Cela se constate au détour de chaque colline oubliée, de chaque parcelle de terrain. Le désert, tel un fauve, avance en rugissant, soulevant des tonnes de sable. La steppe, sur la défensive, se replie sur elle-même. Résignée, paralysée, elle attend, comme toutes les proies, le geste fatal de son bourreau. La population locale fuit le massacre. Le désert avance, semant vide et désolation. Au Nord, d?inquiétantes nouvelles arrivent : le désert, plus fougueux que les armées de Gengis Khan, risque de dévaster tout notre territoire. Alger la Blanche fera-t-elle partie de son festin ? Quelle horreur, pensent les Algérois, drapés dans leur insouciance. Face à cette imminente menace, de multiples ruses sont employées pour stopper cette créature infernale. Des experts étrangers sont sollicités, des programmes de lutte sont concoctés. Aucun résultat. Même les travaux d?Hercule, entamés par feu Boumediene qui avait créé un barrage vert, n?ont pas calmé l?ardeur du désert. Pourtant, la menace de désertification n?est pas une fatalité, affirment les hommes du Hcds. Les autorités, désemparées, donnent carte blanche à ces hommes du front. L?eau sera leur cheval de bataille. Ne dit-on pas que l?eau est source de vie ? Ils multiplient les incursions au c?ur du désert, portant la contradiction aux éléments naturels, arrachant des territoires entiers aux griffes du désert. Le désert contenu, l?espoir renaît, la lutte continue.