Troisième étape n Au milieu de nulle part, le convoi s?arrête. Un homme, la cinquantaine, moustache fournie, nous accueille avec le sourire. C?est le haut-commissaire à la steppe, Belkacem Kacemi. Les présentations faites, il entre dans le vif du sujet. «Je vous ai arrêtés ici car cette région illustre un cas de menace du désert.» L?endroit s?appelle Aïn Maâbad. Le haut-commissaire montre des parcelles de terrain qui «se dégradent à vue d??il», puis, au loin, il désigne des dunes, entourées de plantes : c?est la technique de fixation du sable. «On entoure une dune de plants d?atriplex, une plante importée des USA qui s?adapte à merveille à nos conditions climatiques», explique M. Kacemi, qui souligne que «l?aspect écologique compte beaucoup dans notre stratégie de lutte contre la désertification». Le sable brun inonde toutes les parcelles de terrains. L?avantage de cette plante est qu?elle se régénère de manière naturelle. Elle produit des graines, le vent les transporte, elles se fixent et poussent? au nez et à la barbe du sable ! D?autres plantes, moins efficaces, pullulent dans cet endroit. Mais pour le haut-commissaire, l?urgence est de multiplier l?implantation de l?atriplex, car il y va de l?avenir de la région, dont l?économie repose à 90% sur l?élevage. «Les éleveurs ont un savoir-faire, on doit le capitaliser», dit M. Kacemi qui souligne que toute l?activité du Hcds s?articule sur deux points importants : d?une part stopper la menace du désert en intensifiant les points d?eau et en développant les fourrages pour le cheptel et d?autre part organiser des parcours pour les éleveurs. Après ces brèves explications, le convoi reprend la route. Cap vers le barrage Margueritte, du nom du commandant français, qui l?a construit en 1800. 60 ouvriers y travaillent d?arrache-pied. Estimé à 4 milliards de centimes, ce barrage permet d?irriguer 1 800 hectares. «Le projet sera remis dans un mois», dit un ingénieur. L?endroit conjugue agréablement l?utilité à la détente. En face, un rocher de sel, brille d?une tonalité argentée. «La nuit, il a des couleurs féeriques», avoue un ingénieur. Les coupoles de Sidi Tayeb inspirent à la méditation. Ici, c?est le poste avancé de la lutte contre la désertification.