Résumé de la 3e partie n Le village où Amar est hébergé pour la nuit est assez étrange. Il n?est pas très loin du sien, mais il n?en a jamais entendu parler. Les jeunes hommes et le vieillard partis, il s?approche de l?assiette qu?on a posée devant lui. C?est une assiette en terre, mais de forme et de couleur inhabituelles. La cuiller est en bois, mais elle paraît d?un modèle ancien, comme on n?en fabrique plus aujourd?hui. Il se baisse vers le brouet et le hume. Il n?a pas d?odeur caractéristique et il n?est pas du tout appétissant. Amar y goûte quand même, mais il recrache aussitôt : c?est un goût à la fois amer et piquant. «Qu?est-ce que cela ?» se dit-il. On a laissé une lanterne de sorte qu?il peut voir les lieux où il se trouve. C?est en principe une mosquée, mais la pièce est étroite et il n?y a aucun objet : juste des murs nus en pierres. Comme les mosquées d?autrefois, se dit Amar. Le mot «autrefois» le fait tressauter : il l?a dit sans faire attention, mais à y réfléchir, tout dans ce village semble être fait comme «autrefois». Il n?a pas eu le temps de voir les maisons, mais il se promet de sortir, dans un instant, quand tout le monde sera rentré chez soi. Il sort une demi-heure après. Mais il a la surprise de voir que des gens sont toujours dehors ; Il regarde et il remarque qu?il s?agit des mêmes personnages que tout à l?heure. Ils sont exactement aux mêmes endroits. Il hésite, puis décide de s?approcher d?eux. «Vous ne dormez pas encore ? demande-t-il. ? Nous ne dormons jamais», dit un homme. Amar sourit au mot «jamais», qu?il prend pour une plaisanterie. «C?est vrai qu?il ne fait pas froid, dit-il. ? Ici, il ne fait jamais froid.» Le ton est si sérieux que Amar est surpris. «Vous voulez dire qu?il ne fait pas froid aujourd?hui ! ? Non, dit l?homme, je veux dire qu?il ne fait jamais froid !» Amar se tait, ne sachant que penser. «Et toi, lui dit un homme, tu ne dors pas ? ? Je suis juste sorti, dit-il, embarrassé. ? Tu peux rester avec nous si tu veux?» Il reste. Les hommes reprennent la conversation, comme si de rien n?était. Amar, que la fatigue commence à gagner, ne comprend qu?à moitié ce qui se dit. «Excusez-moi, dit-il, j?ai envie de dormir. ? Tu peux partir», dit un homme. Il s?en va rejoindre la mosquée. Il n?a pas eu le temps de jeter un coup d??il sur le village. Il le fera demain, avant de partir. Il déroule les couvertures et s?entortille à l?intérieur. Il ne tarde pas à s?endormir, rompu par la fatigue. (à suivre...)