Patrimoine n Les 110 sites archéologiques que compte la wilaya sont une indication de l?exploitation judicieuse, dans l?Antiquité, de ces lieux qui doivent être valorisés. La densité des sites antiques avec des structures encore debout et visibles nécessite une attention particulière et des études pour mieux connaître l?histoire de cette région du pays. Fermes et tombes associées, huileries ou comptoir commercial à l?exemple de celui de la vieille Calle, sont les témoins de ces époques. Les différents sites découverts jusqu?à présent appartiennent dans leur totalité aux périodes préhistorique et historique, paléolithique, protohistorique, punique, byzantine, médiévale et moderne, selon la direction de la culture de la wilaya d?El-Tarf. L?usage et le dépôt de blocs disposés en double rangée avec une épaisseur de murs considérable constituent, souvent, des indices sur la période à laquelle appartient tel ou tel site. La fonction et la position des édifices byzantins de la zone de Tebaiba, commune de Roum El-Souk, dominant le territoire, fait supposer qu?ils étaient destinés à contrôler le passage et à se défendre, en cas d?attaque de l?extérieur, et peuvent constituer un témoin essentiel de cette époque. Des inscriptions funéraires ont été également relevées sur plusieurs vestiges dénotant une interaction culturelle entre la population locale et la présence romaine en certains endroits de la wilaya d?El-Tarf, représentant un exemple d?une autre période. Cependant, d?autres vestiges antiques doivent faire l?objet d?études approfondies pour déterminer leur importance et les civilisations qui se sont succédé dans cette région du pays, à l?image des dolmens de Bougous, des ruines de Cheffia et du palais de Aïn Khiar, dans la commune d?El-Tarf. D?autres vestiges récemment découverts attendent, quant à eux, leur valorisation. Par exemple, à Djeddi-Ali, dans la commune de Roum El-Souk, un autel funéraire a été découvert, tandis qu'une stèle l'a été à Sidi Trad, dans la commune de Zitouna. Les images de la stèle de Sidi Trad appartiennent au culte de Saturne Baal, alors que la roue et les deux monstres (gorgones) sculptés sur le chapiteau de Sidi Abdallah, dans la même commune, constituent, selon les archéologues, un autre exemple d?un langage résultant de l?interprétation d?éléments d?appréciation. Les pressoirs à olives, les fontaines, les systèmes d?irrigation creusés dans les blocs de pierre encore visibles aujourd'hui, le type d?exploitation agricole arboricole démontrent la fertilité des sols ainsi que les moyens économiques et technologiques de l?époque.