On connaît peu de choses de l'Iol phénicienne qui est sans doute restée, tout au long des quatre siècles de son existence, un comptoir. Carthage, on le sait, n'a pas cherché à étendre sa domination à l'intérieur du Maghreb : son seul objectif était de contrôler le commerce maritime en s'assurant des escales régulières tout au long des côtes méditerranéennes et atlantiques ; ce sont les fameuses «échelles carthaginoises». Après la chute de Carthage, en 146 avant J.-C., les Romains étendent leur domination sur une partie du Maghreb, laissant le reste aux princes berbères auxquels elle impose une sorte de protectorat. Si un prince comme Jugurtha va tenter de secouer le joug de la domination étrangère, d'autres vont s'en accommoder et accepter la tutelle de Rome. C'est le cas du roi de Maurétanie, Bocchus, qui a livré Jugurtha à l'ennemi. En contrepartie de sa trahison, il a reçu la partie occidentale de la Numidie. A la tête d'un grand royaume, il va choisir Iol pour capitale, au Ier siècle avant J.-C. C'est à cette époque qu'Iol cesse d'être un simple comptoir pour devenir une ville, centre d'un pouvoir politique.