En fait, les contacts entre les Carthaginois et les Berbères devaient être plus directs que ne les décrit Hérodote. «Il était nécessaire aux Phéniciens, écrit S. Gsell, d'entretenir de bonnes relations avec les indigènes qui alimentaient leur commerce et pouvaient leur fournir une main-d'œuvre robuste et peu coûteuse. Ils en accueillirent aussi un certain nombre dans leurs murs.» On ignore combien de temps les Phéniciens (ou les Carthaginois) sont restés à Tipaza. Leur présence a dû être longue, mais, paradoxalement, les vestiges de leur domination ne sont pas très nombreux : un caveau de forme cubique, penché derrière le mur de la jetée du port de Tipaza, une nécropole à l'est du port et une autre à l'ouest. L'existence de nécropoles est, comme l'ont supposé certains historiens, que Tipaza n'était pas un simple comptoir, un lieu de passage, mais une ville d'une certaine importance. S. Lancel pense que cette cité a été d'abord placée sous la tutelle de Carthage, puis intégrée dans les royaumes numides de Syphax puis de Massinissa pour former, avec Iol (Cherchell) et d'autres villes le noyau des royaumes maurétaniens. Le Tombeau royal de Maurétanie est sans doute l'œuvre d'un de ces royaumes.