C?est à la suite du séisme d?El-Asnam en 1980 et vu l?ampleur des pertes humaines que l?idée a commencé à germer. L?organisation autrichienne a d?abord fait don d?un village en 1982 : la «défunte» pouponnière de l?ex-Bobillot. Elle a ensuite proposé la construction d?un village qui a vu le jour sur la base d?une convention signée en 1985. SOS Village d?enfants de Draria a ouvert ainsi ses portes le 1er juillet 1992. Des critères d?admission sont imposés par l?organisation. Les enfants doivent être âgés entre 2 et 8 ans, car c?est la période où leur intégration est facile. Au-delà de cette moyenne d?âge, si les enfants se sont déjà habitués à la vie d?errance, leur socialisation sera difficile, voire impossible. Ne sont pris en charge que les orphelins abandonnés ou ceux dont les familles ne peuvent prendre en charge. Dans ce village, dès les premières années de la vie, l?enfant connaît son histoire et les raisons qui l?ont amené à vivre ici. Il apprend ainsi, grâce à cette famille «adoptive», à vivre et à grandir avec cette particularité, à l?accepter surtout et à être un enfant normal et utile. Par ailleurs, l?organisation a saisi, il y a quelque temps, les autorités concernées pour la construction d?un autre village à Ténès, qui devra prendre en charge notamment les enfants victimes du terrorisme. Mais depuis que ce projet grandiose a été annoncé, aucune réponse officielle, positive ou même négative, n?a été formulée par les pouvoirs publics. Pourtant, cette organisation déclare être prête à prendre en charge toutes les dépenses. Alors que des villages d?enfants émergent facilement et rapidement au Maroc, en Tunisie et dans d?autres pays, en Algérie, on n?en compte qu?un seul, qui ne suffit pas à couvrir le nombre des enfants abandonnés, orphelins ou démunis, qui s?accroît de jour en jour.