Si la présence phénicienne est ancienne à Annaba, les vestiges archéologiques qui attestent de l'ancienneté de cette présence sont plutôt rares. Il est établi aujourd'hui que les stèles de type punique, retrouvées au cours des fouilles, sont de l'époque romaine et les soi-disant murailles phéniciennes du front de mer sont d'époque numide, sans doute de la première moitié du Ier siècle avant J.-C. Annaba est mentionnée par les textes grecs et romains sous le nom d'Hippo, mais ces mentions sont ambiguës en raison de l'existence, au Maghreb, de deux villes portant le nom d'Hippo : Hippo Diarrhytus, l'actuelle Bizerte en Tunisie, et Hippo Régius, Annaba. Hippo Régius signifie «Hippo la royale», la cité ayant acquis ce titre en s'intégrant, au IIe siècle avant J.-C. dans le royaume numide de Massinissa, devenant une résidence des rois numides. Les références littéraires sûres concernant Annaba ne remontent guère au-delà du IVe siècle avant J.-C. : Diodore de Sicile rapporte que dans son expédition contre Carthage, en 309-310 avant J.-C., Eumachus, général d'Agatocle, le tyran de Syracuse, s'en empara. Tite-Live raconte qu'en 205, au moment de la Seconde Guerre punique, des contingents de l'armée romaine débarquèrent à Hippo Régius. Mais la ville devait rester l'alliée de Carthage jusqu'à la destruction de cette dernière par les Romains.