Clash n Le bras de fer se poursuit entre le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et la Fédération algérienne de football (FAF) à cause des dernières élections de la Ligue nationale de football (LNF). Lors de sa dernière sortie médiatique à l'ITI/Infs de Dely Ibrahim, à l'occasion de la réunion avec les représentants des fédérations nationales dans le cadre des préparatifs des prochains Jeux africains qu'accueillera Alger en 2007, Yahia Guidoum s'en est encore pris à la FAF. Cette fois, le MJS a non seulement haussé le ton, mais il a décidé de recourir à la justice pour faire invalider les dernières élections de la LNF, du 22 juin dernier, et qui ont conduit Ali Malek à la tête de cette institution. Le MJS persiste et signe et dit détenir des preuves irréfutables sur plusieurs irrégularités ayant entaché les travaux de cette assemblée générale élective. Pis encore, M. Guidoum va encore plus loin en menaçant la FAF de ne recevoir aucun centime en matière de subventions si elle ne se soumet pas aux décisions de la tutelle, dont la mise en conformité avec les nouveaux textes qui régissent désormais le sport en Algérie à travers l'application du fameux décret 05/405. Et comme lors du précédent épisode MJS-FAF, de l'automne 2005 à la veille des élections du nouveau président de la Fédération et des pressions de la Fifa en cas de non-respect de ses statuts, le ministre a, encore une fois, défié l''instance internationale. «Je ne crains ni la Fifa ni ses menaces de sanctions», dira Guidoum, en réponse aux inquiétudes du président de la FAF, Hamid Haddadj, de voir le football algérien se faire infliger une lourde sanction, comme ce fut le cas dernièrement avec la Grèce, championne d'Europe en titre. Du coup, la FAF s'est mise de nouveau dans le rouge parmi les associations ciblées par la Fifa et dont les Etats respectifs ont été coupables d'ingérence. La Fifa respecte, certes, les lois de chaque pays, mais elle reste soucieuse et intransigeante quant à l'indépendance de ses associations nationales affiliées, tel qu'énoncé dans l'article 17 de ses statuts. Ce retour au dirigisme, un peu mal placé et s'appuyant sur l'épreuve de force et non pas sur la force de persuasion, assombrit encore plus un décor déjà moins enchanteur et un football bien malade que même Guidoum, tout professeur qu'il est, ne serait pas capable de guérir de sitôt. Encore moins lorsqu'on se lance dans une opération «pieds propres», comme c'est le cas en ce moment en Italie, en n'ayant comme armes qu'un verbe tranchant et des prises de décision fantaisistes ! L'Italie ne perd pas son temps puisqu'au lendemain du quatrième sacre de la Squadra Azzura la justice a frappé très fort et sans aucun état d'âme, alors que chez nous on préfère geler, suspendre, perdre encore du temps pour soi-disant mieux sauter alors qu'en réalité, on ne fait que s'enfoncer encore plus. Depuis son arrivée à la place de la Concorde, M. Guidoum ne cesse d'annoncer ses intentions de s'attaquer au milieu mafieux du football, mais on ne voit rien venir. En outre, sa démarche maladroite vis-à-vis de la FAF (choix du DTN et du DEN, son ambition de monter une future équipe nationale «parallèle», l'incompatibilité sur la désignation de Cavalli comme sélectionneur national) démontre, même si les intentions sont bonnes, que le football n'est pas près de sortir de sa crise. Que dire alors de l'attitude d'une bonne partie des clubs qui continuent de travailler avec une ligue dont les activités sont, soi-disant gelées. C'est dire qu'entre les vœux pieux d'un ministre et la réalité du terrain, il y a tout un monde. Il ne suffit donc pas de tacler, mais de bien tacler pour espérer récupérer le ballon ou à la limite ne pas commettre de faute. N'est-ce pas !