Condition n Les concernés doivent s'engager à ne pas avoir d'enfants, précisent les responsables du ministère des Affaires religieuses. Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs compte élaborer une fetwa autorisant le mariage entre les personnes atteintes du sida. «L'objectif de cette mesure est de permettre à ces personnes de vivre leur sexualité dans un cadre hallal et, par conséquent, mettre la société à l'abri de la propagation de la maladie», explique Mohamed Aïssa, directeur d'orientation religieuse et de l'enseignement coranique, précisant que les concernés devront s'engager à ne pas avoir d'enfants. Le mariage, explique le même responsable, a d'autres dimensions sociale, affective et psychologique et «la meilleure façon de protéger la société des conséquences désastreuses du sida est de permettre aux personnes atteintes de mener une vie sexuelle à part». Des cadres des ministères des Affaires religieuses et de la Santé sont en train d'étudier la question et la fetwa sera rendue publique le 1er décembre prochain, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre le sida, a-t-il conclu. C'est donc dans cette optique d'implication dans ce problème de société, par ailleurs véritable fléau mondial, que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a organisé, en collaboration avec l'organisation onusienne ONU/Sida et le ministère de la Santé, un atelier national de formation des formateurs religieux en matière de lutte et de prévention contre le sida. Cet atelier s'est ouvert, hier, et se poursuivra aujourd'hui à Dar El-Imam à Mohammadia (Alger). Cinquante imams et dix mourchidate (guides féminins d'orientation religieuse), représentant quinze wilayas du pays, les plus touchées par la maladie, prennent part à cette formation dont l'objectif majeur, selon ses initiateurs, consiste à doter les imams de notions scientifiques relatives au sida, leur permettant de s'impliquer davantage dans le processus de protection de la société des conséquences néfastes de son éventuelle recrudescence. En outre, des séminaires régionaux seront organisés incessamment à travers les différentes régions du pays au profit des imams et des autres organismes de la société civile, a souligné Mohamed Aïssa, précisant que les recommandations de cet atelier serviront de guides pratiques pour les formateurs. Le programme en question sera financé par l'Organisation des Nations unies pour le sida (ONU/sida) avec une aide financière de près de 90 000 dollars. La rencontre a été marquée par la projection d'un film de 15 minutes intitulé Briser le mur du silence, traitant des différents aspects liés à cette maladie et aux méthodes thérapeutiques et préventives. Le nombre de sidéens atteignait, jusqu'au 31 décembre 2005, 700, dont 69,47% d'hommes et 29 % de femmes. Près de 8,58 % de nouveaux cas de personnes atteintes de sida ont été enregistrés en 2005, indique le ministère des Affaires religieuses, précisant que «100 nouveaux cas porteurs du virus sont enregistrés chaque année».