Musique n Le festival du raï sera désormais consacré à la mise en place d'espaces de réflexion et de création pouvant servir la musique et la culture algériennes. Oran s'apprête à organiser la seizième édition du festival du raï, un rendez-vous annuel qui, pour cette année, se tiendra, du 1er au 4 août. Contrairement aux précédentes éditions, les organisateurs, à leur tête Hadj Meliani, commissaire du festival, envisagent d'inscrire le rendez-vous, dans une dimension professionnelle. Ainsi, cette seizième édition est placée sous le signe du professionnalisme en vue d'éviter les erreurs constatées par le passé. La gestion de l'image du festival sera donc désormais strictement réglementée. En effet, et en dépit de l'institutionnalisation du festival en 2003, le festival du raï connaît, chaque année, des difficultés relevant de la gestion et de la logistique, et ce à défaut d'une stratégie permettant une meilleure organisation de l'événement. Par ailleurs, le festival du raï, et à la différence des éditions passées, sera délocalisé. Ainsi, on assistera à un déploiement de cette manifestation culturelle dans plusieurs quartiers de la capitale de l'Ouest. Habituellement confinée au seul théâtre de verdure et au stade de la localité balnéaire d'Aïn El-Turck sur la corniche oranaise, la scène de la prochaine édition sera «plantée» sur plusieurs placettes publiques et quartiers de la ville. Outre le souci de soigner l'image du Festival, les organisateurs sont également animés de celui de préserver l'intérêt des artistes. Autrement dit : désormais les chaînes de télévision étrangères, qui, autrefois, réalisaient des documentaires sur le phénomène raï, en enregistrant intégralement les concerts sans débourser un sou, doivent, à l'avenir, si elles affichent un intérêt pour filmer un gala, payer les droits comme c'est le cas dans n'importe quel pays et pour n'importe quel spectacle. Volet invités, le festival verra la participation de plus d'une soixantaine d'artistes, chebs et chebbas, qui, tous, et à l'instar de Houari Dauphin, Chebba Djenet, Réda Taliani, Houari Benchenet, Nani, seront accompagnés par l'orchestre national dont les musiciens seront sélectionnés parmi les meilleurs du pays. Cette seizième édition sera dédiée à la mémoire de la «mama» du raï, Cheikha Rimiti, disparue en mai dernier à l'âge de 83 ans. Et contrairement aux attentes du public, il semblerait, sauf changement de dernière minute, que les vedettes da la chanson raï, comme cheb Khaled, cheb Mami ou encore cheb Bilal seront absents de la scène oranaise faute de cachet. En marge des concerts, le festival prévoit également des tables rondes, des expositions ainsi que des conférences-débats, consacrées à ce genre musical.