Saturation n Près de 10 % de la population habite la capitale qui n'a été pourtant conçue que pour 800 000 résidents. Dur, dur de vivre à Alger ! C'est du moins ce que vous diront tous ceux qui ont vécu les années «fastes» de la capitale. Il faut dire qu'à l'époque, il n'y avait pas tous ces problèmes de logement, de transport, d'insécurité, de cherté de la vie qui empoisonnent aujourd'hui la vie des Algérois. Avec ses 3,5 millions d'habitants, ce qui représente un peu moins de 10 % de la population globale du pays, la capitale est plus que surpeuplée. Il n'est pas inutile de signaler à ce propos qu'elle a été conçue pour accueillir 800 000 âmes seulement. Aussi, le nombre de véhicules qui y circulent quotidiennement avoisine le million en moyenne, ce qui crée, chaque jour que Dieu fait, des encombrements «monstres» aux quatre coins de la wilaya. Sur un autre registre, l'insécurité qui règne dans un grand nombre de quartiers et le manque de civisme qui est entré dans les mœurs rendent encore plus invivable cette cité. Last but not least, le manque d'infrastructures sportives et de loisirs fait qu'il n'est pas du tout facile d'échapper à l'ennui et à ses corollaires. La propagation de la consommation des drogues n'est d'ailleurs pas étrangère à cette situation. A vrai dire, recenser tous les problèmes de la capitale aujourd'hui relève du tour de force. C'est qu'ils sont tellement nombreux. «Il y a autant d'habitants que de problèmes», commente, mi-sérieux mi-plaisantin, Hocine, 43 ans, qui essaye, tant bien que mal, de faire avec toutes les difficultés auxquelles il est confronté «depuis qu'Alger a complètement changé de visage», dit-il. C'est que cet «Algérois de souche» comme il aime à se définir, a vécu toute son enfance et son adolescence dans l'un des quartiers les plus chic de la capitale, Hydra en l'occurrence, avant de déménager à Bachdjarrah une fois marié. «Je suis bien placé pour vous dire qu'Alger n'est plus Alger, si seulement j'avais une machine à remonter le temps», tonne-t-il. Comme Hocine, ils sont certainement nombreux les Algérois qui regrettent aujourd'hui «Alger la Blanche» des années 1970 et 1980. A l'époque, et malgré un manque criant de moyens, la capitale faisait rêver bien des étrangers. Mais tout a changé avec le temps et aujourd'hui le commun des Algérois vous dira qu'il est de plus en plus dur de vivre à Alger.