Le secrétaire général de l'ONU a annoncé, cette nuit, la conclusion d'un accord intervenu entre Libanais et Israéliens pour l'observation d'un cessez-le-feu à la suite de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Ni Beyrouth ni Tel-Aviv n'ont cependant immédiatement réagi à l'annonce de M. Annan et, si le gouvernement libanais a officiellement accepté samedi la résolution 1701, le cabinet israélien devra se réunir ce dimanche pour l'examiner. Il restera à la mettre en œuvre, ce pourquoi M. Annan a assuré le Liban et Israël que «les forces des Nations unies sur le terrain, la Finul, travailleront avec eux». Fruit d'un compromis entre les exigences israéliennes et libanaises obtenu au forceps par ses deux parrains, la France et les Etats-Unis, la résolution 1701 permet certaines interprétations contradictoires et reste vague sur bien des points, ce qui peut compromettre son efficacité, surtout sur le long terme. Ainsi, le ministre libanais des Affaires étrangères par intérim, Tarek Mitri, a déploré, dans son intervention à l'ONU, le fait que la résolution appelle Israël à cesser ses opérations militaires «offensives». «Les Libanais n'ont pas confiance en la distinction israélienne entre défensif et offensif, la fin des opérations militaires devrait être sans équivoque», a-t-il estimé. Point de vue partagé par des observateurs, selon qui la résolution est «un texte de compromis qui tient compte des objections de tous sans répondre aux préoccupations d'aucun». «Pour le Liban et la France, elle parle de cessation immédiate des hostilités. Pour les Etats-Unis et Israël, elle parle d'arrêt des opérations offensives. Ce qui laisse la porte ouverte aux opérations défensives qu'Israël se verrait amené à conduire», estime-t-il. Selon Bill Durch, expert des opérations de maintien de la paix au Centre Henry-L.-Stimson à Washington, pour qu'une force internationale comme celle qui sera déployée aux côtés des forces libanaises au Liban Sud soit efficace, il doit y avoir une solution globale au conflit israélo-palestinien et aux autres disputes régionales. Par ailleurs, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré, samedi, que son mouvement s'est «engagé à cesser tout acte d'hostilité» une fois qu'un accord aura été négocié par les Nations unies. Dans un discours diffusé par la télévision Al Manar, il a ajouté que le Hezbollah «ne fera pas obstacle» à l'approbation de la résolution par le gouvernement libanais, même si ce texte est «injuste». Mais il s'est gardé d'indiquer si son mouvement accepterait de désarmer. La résolution 1701 appelle au désarmement de tous les groupes armés au Liban, en référence au Hezbollah, mais n'indique pas comment y parvenir.