Le secrétaire général de l'ONU a proposé un plan de paix et une conférence sur le Liban rejetés par le Hezbollah qui revendique un cessez-le-feu inconditionnel. Au moment où la guerre au Liban s´installe dans la durée, elle entame aujourd'hui son dixième jour, et la noria des bombardements fait rage, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, est sorti de son mutisme. Il a réclamé, jeudi, un «arrêt des hostilités» et proposé un plan de règlement du conflit. "La cessation des hostilités est une nécessité urgente", a-t-il revendiqué devant les quinze membres du Conseil de sécurité à qui il rendait compte de la mission de médiation qu'il a envoyée dans la région. Le plan que le secrétaire général de l´ONU a détaillé, propose la remise des soldats israéliens capturés par le Hezbollah aux autorités libanaises. Selon le plan, les soldats israéliens "seraient transférés aux autorités légitimes libanaises, sous les auspices du Comité international de la Croix-Rouge, dans la perspective de leur rapatriement en Israël et d´un cessez-le-feu". Le plan Annan prévoit également le déploiement d´une force internationale du côté libanais de la frontière avec Israël : la frontière «ligne bleue» (marquant la frontière entre Israël et le Liban) pour contribuer «à stabiliser la situation». La force internationale prévue dans le plan Annan serait plus importante que celle qui est actuellement déployée, la Finul. Kofi Annan appelle aussi à la convocation d´une conférence internationale sur le Liban. Dans le plan onusien, cette conférence mettra au point un calendrier pour l´application des résolutions de l'ONU, notamment celle portant sur le désarmement du Hezbollah. La conférence serait également chargée de délimiter les frontières du Liban avec la Syrie et Israël, notamment dans le secteur disputé par le Liban et Israël des fermes de Chebaâ. Kofi Annan a suggéré que le Conseil de sécurité incorpore ces points dans une résolution. Kofi Annan a condamné "l´usage excessif de la force" dont fait preuve, selon lui, Israël mais aussi condamné le Hezbollah pour avoir déclenché la crise. Toutefois, le secrétaire général des Nations unies n´a pas caché la difficulté de la tâche. "Je serai franc avec le Conseil. Les conclusions de la mission (de médiation) sont qu´il y a des obstacles sérieux pour parvenir à un cessez-le-feu, ou même à une diminution rapide de la violence", a-t-il dit. Comme attendu, la solution proposée par Kofi Annan n'a pas été accueillie avec des applaudissements de part et d'autre des protagonistes. Sitôt annoncé, le plan a été rejeté par le Hezbollah. «Il est normal que nous refusions ce plan», a déclaré un député de la milice libanaise, Hussein Hajj Hassan. "La seule chose que nous acceptons est un cessez-le-feu inconditionnel, suivi de négociations indirectes sur l´échange de prisonniers" a-t-il insisté. L´ambassadeur américain à l´ONU, John Bolton, s'est montré lui aussi réfractaire tout en indiquant qu´il étudierait les propositions de M.Annan. Depuis le début des bombardements israéliens au Liban, les Américains s´opposent à l´idée d´un cessez-le-feu. A l´inverse de Washington, qui estime que Tel-Aviv est en situation de légitime défense face au Hezbollah, Le Caire, Moscou, Riyad et le Haut représentant de l´UE pour la politique extérieure, Javier Solana, ont demandé un cessez-le-feu immédiat.